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Christiane Langenberger quitte la tête du PRD

Le successeur de Christiane Langenberger sera élu le 16 avril. Keystone

La Vaudoise, qui préside le Parti radical-démocratique (PRD/droite) depuis janvier 2003, veut laisser la place à une nouvelle équipe en vue des élections de 2007.

Les autres partis se préparent à l’arrivée d’un successeur plus marqué à droite.

La conseillère aux Etats (sénatrice), âgée de 62 ans, jette l’éponge alors qu’elle est la cible des critiques de l’aile droite des radicaux depuis les élections fédérales du 19 octobre 2003, au cours desquelles le PRD a subi un revers.

«Je n’ai pas pris ma décision sous cette pression», a-t-elle toutefois souligné jeudi, en annonçant sa démission devant la presse. «Je n’ai pas du tout été poussée vers la sortie.»

Maintenant que le processus de renouveau de la ligne politique du parti et de ses structures est bien avancé, Christiane Langenberger estime que le temps est venu de s’en remettre à une nouvelle équipe dirigeante pour réussir l’échéance de 2007.

Son successeur sera élu par l’assemblée des délégués, le 16 avril à Coire.

Mandat lourd

Revenant sur son activité à la tête du parti, la Vaudoise n’a pas pu dire si elle était soulagée ou non de remettre son poste. «C’était un mandat lourd mais passionnant.»

Mme Langenberger a dû reprendre les rênes du PRD dans une situation de crise, après la démission du Schaffhousois Gerold Bührer, à moins d’un an des législatives fédérales.

Elle tire cependant un bilan positif de sa présidence. Après l’échec du 19 octobre, «nous sommes tout de suite repartis au travail». Et lors de l’élection du Conseil fédéral, le 10 décembre, «nous avons maintenu nos deux sièges ainsi que celui de la chancelière de la Confédération».

La conseillère aux Etats, qui ne se représentera pas à la Chambre des cantons en 2007, soutiendra pleinement la nouvelle équipe dirigeante.

«Les candidats devront prendre le train du renouveau qui vient d’être lancé» a-t-elle précisé. Trois groupes de travail (orientation du parti, structures, organes dirigeants) se penchent sur le processus de renouveau du PRD.

Orientation en cause

En dépit de pronostics électoraux pessimistes, Mme Langenberger a su faire face et prendre ses responsabilités afin de mener à bien son mandat, a indiqué le PRD dans un communiqué.

Pour les autres partis politiques, elle a fait les frais de son orientation trop centriste.

Selon le Parti démocrate-chrétien (PDC/centre-droit) et les Verts, sa démission est la conséquence des pressions exercées par la droite du parti.

Pour sa part, l’Union démocratique du centre (UDC/droite dure) attend du nouveau président radical qu’il collabore avec les démocrates du centre. Tandis que l’organisation economiesuisse exige une politique économique orientée sur la croissance.

De son côté, le Parti socialiste redoute la situation. Le PRD nouveau est influencé par des politiciens peu enclins au compromis, au profil plus dur et qui vont tout faire pour concurrencer l’UDC sur son terrain, a déclaré son porte-parole, Jean-Philippe Jeannerat.

Pas encore de candidats

Le comité directeur du PRD informera vendredi les sections cantonales sur la procédure prévue pour désigner les candidats à la succession de Christiane Langenberger.

Aucun candidat ne s’était encore déclaré officiellement jeudi. Ruedi Noser, Felix Gutzwiler et Yves Christen ont déjà décliné l’offre.

Sollicité il y a une semaine, le conseiller national Georges Theiler (LU) a déclaré être en train de réfléchir. Autre «papable» évoqué, le conseiller aux Etats zougois Rolf Schweiger a assuré ne s’être pas encore posé la question.

Désormais, trois des quatre partis gouvernementaux doivent se chercher un nouveau président. Le successeur de la socialiste Christiane Brunner sera désigné samedi et celui du PDC Philipp Stähelin le 18 septembre. Le président de l’UDC Ueli Maurer est le seul à ne pas avoir rendu son tablier.

swissinfo et les agences

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