
Aujourd’hui en Suisse
Helvètes du monde, bonjour,
Nous vous en parlions hier: un restaurant d’altitude à Davos avait placardé une affiche stipulant qu’il ne louerait plus de matériel de sports d’hiver aux touristes juifs. L’affaire a fait du bruit, aussi à l’international. L’incident aura-t-il un impact sur l’image de la Suisse?
Le projet de mandat d’accord-cadre avec l’UE, une nouvelle tourmente pour l’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), le rythme scolaire en Suisse et l’utilisation de l’intelligence artificielle dans l’administration fédérale compléteront la sélection.
Bonne lecture,

Un restaurant de Davos a voulu exclure les touristes juifs de la location de matériel de sports d’hiver. Après les dépôts de plainte et le retentissement international de l’affaire, la Suisse pourrait souffrir d’un dégât d’image.
Si le restaurateur a entre-temps présenté ses excuses, l’information a toute de même été reprise par de nombreuses grandes agences de presse. «C’est significatif, mais le volume et la tonalité des articles à l’étranger sur ce sujet ne constituent pas à ce jour une crise d’image», tempère Alexandre Edelmann, le directeur ad interim de Présence Suisse.
Selon lui, l’information a été reprise de manière factuelle, avec la réaction des autorités, et n’a suscité aucun commentaire. «Nous n’avons pas identifié de texte d’opinion soulignant un lien particulier entre la Suisse, Davos et l’antisémitisme sur la base de cet incident, y compris en Israël.»
L’incident de cette semaine n’est pas un cas isolé à Davos et les confrontations de ce type ne sont pas nouvelles. Les tensions entre la population de Davos et les hôtes juifs orthodoxes couvent depuis des années. Pourquoi? Ma collègue Jessica Davis-Plüss a décrypté la situation dans son article ci-dessous.
- L’articleLien externe du Temps (sur abonnement)
- Les raisons des tensions entre les hôtes juifs et la population de Davos

L’Union démocratique du centre (UDC / droite conservatrice) est de plus en plus isolée dans son opposition à l’accord-cadre avec l’Union européenne (UE). Les deux commissions de politique extérieure du Conseil National et des États ont désormais approuvé le projet de mandat de négociation du Conseil fédéral avec l’UE.
Après celle du National, la commission de politique extérieure du Conseil des États a approuvé mardi l’orientation générale du mandat, tout en posant des exigences supplémentaires. Le projet du Conseil fédéral est en consultation jusqu’à la fin du mois de février.
Mais, alors que le débat ne fait que commencer, l’UDC semble déjà jeter tous ses pions dans la bataille, de manière assumée. Le parti multiplie les affirmations contestées sur l’économie ou l’agriculture. Selon lui, cet accord ouvrirait la porte aux OGM en Suisse, menacerait l’élevage, le lait, le sucre, les barrages – des sujets qui ne sont pourtant pas mentionnés, voire explicitement exclus, du domaine des négociations.
En outre, l’UDC exige par avance un référendum obligatoire pour s’assurer que la double majorité, peuple et cantons, soit nécessaire. Un ténor du parti menace dans les médias de porter plainte contre les négociateurs suisses pour trahison diplomatique. Les adversaires politiques du parti voient dans cette agitation des signes de nervosité face à un accord qui a des chances d’aboutir.
- L’articleLien externe de la RTS
- Le projet de mandat de négociation avec l’UE approuvéLien externe par la deuxième commission (RTS)

L’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) est dans la tourmente après la découverte d’un tunnel du Hamas sous son siège dans la ville de Gaza. Invité mardi soir dans l’émission Forum de la RTS, le directeur de l’UNRWA Philippe Lazzarini s’est défendu.
«L’UNRWA n’a pas le mandat de voir ce qu’il se passe sous la bande de Gaza»,a-t-il souligné. Il a demandé l’ouverture d’une enquête internationale. L’agence onusienne était déjà sous le feu des critiques depuis fin janvier, car Israël accuse douze de ses membres d’être impliqués dans l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023.
Le Suisse indique avoir joué franc jeu avec les deux parties: «A chaque fois que nous avons découvert des cavités, nous avons protesté auprès du Hamas et également informé les Israéliens.» Il assure également avoir pris très au sérieux les accusations envers ses membres. Une enquête interne a été ouverte et les personnes soupçonnées licenciées.
Philippe Lazzarini estime que les critiques auxquelles l’UNRWA fait face sont parfois motivées par des intérêts politiques. Il considère que l’organisation est essentielle et que son démantèlement affaiblirait la réponse humanitaire sur place. «Il faut veiller à ne pas sacrifier une génération [d’enfants] et plus on attendra pour les remettre dans un système éducatif, plus on va semer les graines de la haine, du ressentiment et de la revanche dans le futur. Et ce n’est certainement pas la meilleure recette pour promouvoir la paix et la sécurité», a-t-il ajouté.
- L’articleLien externe de la RTS
- Israël accuseLien externe des employés de l’UNRWA d’être impliqués dans l’attaque du 7 octobre (RTS)
- Philippe Lazzarini: «Israël cible l’UNRWA pour la faire disparaîtreLien externe» (Le Temps, sur abonnement)
- L’Union européenneLien externe fait front derrière l’UNRWA face aux accusations israéliennes (Le Temps, sur abonnement)

Les horaires scolaires ne sont pas adaptés au rythme physiologique des adolescentes et adolescents. Des études montrent que cela nuit à leur santé.
En Suisse, les horaires auxquels commencent les cours de l’école obligatoire sont très variables selon les cantons, et parfois même entre les établissements d’un même canton. Les plus grands écarts se trouvent chez les plus jeunes (4-8 ans). Ainsi, à Neuchâtel, on attaque l’école entre 07h35 et 08h15. Les élèves fribourgeois démarrent parfois à 07h40, tandis qu’à Genève certains cours ne démarrent qu’à 08h45.
Et plus on grandit, plus il faut se lever tôt. Entre 8 et 15 ans, il n’est pas rare que la cloche sonne dès 07h25, par exemple dans les cantons de Neuchâtel et de Berne. Or ces horaires ne sont pas adaptés aux besoins physiologiques des enfants qui entrent dans l’adolescence. Commencer l’école trop tôt peut entraîner fatigue, manque de concentration et baisse des performances scolaires.
Des études montrent qu’un début des cours plus tardif améliore le sommeil, la concentration et la santé mentale des jeunes en pleine puberté. Une école privée valaisanne a fait le pari de décaler le début des cours à 8h55 en 2020. D’après son directeur, la mesure a eu des effets positifs sur les élèves et le corps enseignant.
- L’article de la RTS
- Les clés pour comprendre le système scolaire helvétique

La Confédération publie un guide sur la manière dont son personnel doit (ou ne doit pas) employer les outils d’intelligence artificielle (IA) générative. Les recommandations peuvent aussi s’appliquer aux entreprises et à la vie privées.
L’IA générative, ce sont les outils tels que ChatGPT, Gemini, BARD ou encore DeepL et consorts pour la traduction. Et contre toute attente, la Confédération encourage son personnel à les utiliser: «Les outils d’IA générative peuvent vous aider dans vos tâches administratives quotidiennes. Osez faire le pas, mettez l’IA à l’épreuve! Avec un peu de créativité, vous contribuerez ainsi à rendre l’administration plus innovante».
Mais rapidement, le guide exhorte les utilisateurs et utilisatrices à faire preuve de prudence dans la saisie d’informations ou de données personnelles. Il conseille aussi de faire attention aux résultats fournis par l’IA, en particulier si ceux-ci conduisent à une prise de décision qui aurait des effets juridiques sur des personnes.
La Confédération vient en effet de lancer une consultation, qui doit s’achever fin 2024, pour examiner la pertinence d’une loi sur l’IA. Dans le cadre de celle-ci, il est quasi certain que la question des décisions automatisées sera abordée, comme c’est le cas dans le projet de loi européen.
- L’articleLien externe du Temps (sur abonnement)
- Voir la fiche techniqueLien externe et l’aide-mémoire de la Confédération

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