Clariant en difficulté
Le groupe bâlois de spécialités chimiques a accusé une perte de 49 millions de francs, contre un bénéfice de 93 millions lors de la même période de l'an passé.
Face à de telles pertes, des suppressions d’emplois sont en vue.
Le président de la direction de Clariant ne cache pas sa déception. «Nous ne sommes pas satisfaits de ces résultats», admet Roland Lösser.
Et de préciser que cette perte s’explique par une charge exceptionnelle de 142 millions de francs consécutive à la fermeture d’une usine.
Quant au chiffre d’affaires, il a reculé de 7% à 4,27 milliards de francs. Même si, exprimées en monnaies locales, les ventes affichent une hausse de 2%.
Ce qui ne fait pas les affaires du groupe bâlois déjà lourdement endetté.
Pour preuve, au niveau opérationnel, Clariant a dégagé un résultat avant intérêts et impôts (EBIT) en baisse de 38 % à 213 millions de francs.
Quant au résultat opérationnel avant impôts, intérêts et amortissements (EBITDA), il a fondu de 13 % à 513 millions de francs.
Des cessions d’actifs
Aux grands maux les grands remèdes. Le groupe annonce sa volonté d’économiser 100 millions de francs pour l’année 2004, et d’améliorer le résultat d’exploitation de 400 millions à moyen terme.
Il parle notamment de suppressions d’emplois. Sans pour autant se prononcer sur les unités qui seront touchées.
Un chose est sûre, le groupe prévoit de fermer quatre usines agrochimiques. Il veut en outre céder ses secteurs cellulose ethérée et chimie électronique.
Toutefois, Clariant exclut toute hausse de capital à court et moyen terme.
Il affirme avoir réduit ses coûts de quelque 60 millions de francs lors du 2e trimestre 2003, y compris en diminuant les émoluments de la direction.
Le groupe estime que la situation restera difficile au deuxième semestre. Mais il affirme que la dette sera réduite à la fin 2003.
Concrètement, il veut faire chuter l’endettement à moins de 2,5 milliards de francs, contre 3,4 milliards à la fin de l’année 2002.
Pour mettre sur pied ces mesures, Clariant a appelé à son chevet Thomas Wellauer, ex-directeur du Credit Suisse Financial Service (CSFS), ainsi que Mc Kinsey en tant que conseiller.
Le titre en hausse
Comme toute annonce de redressement rassure généralement les investisseurs, l’action du groupe gagnait déjà plus de 5% mardi peu après l’ouverture de la Bourse suisse.
Dans l’après-midi, le titre Clariant flambait carrément. Il gagnait 12,75 % à 17,25 francs, la plus forte progression du SMI, dans un marché global en hausse de 0,7 %.
Une confiance qui s’explique par le fait que les analystes avaient prévu une perte plus élevée et une augmentation du capital action.
Or cette augmentation-ci n’a pas été demandée par la direction. Et les investisseurs sont rassurés. Provisoirement du moins.
Clariant est déficitaire depuis 2001, année durant laquelle il avait accusé une perte de 1,2 milliard. En 2002,le groupe a fait état d’une perte de 648 millions.
En terme d’emploi, Clariant a annoncé au début de l’année vouloir supprimer jusqu’à 1700 emplois au cours des deux prochaines années, sur un total de 28 000 dans le monde.
swissinfo et les agences
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