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Credit Suisse First Boston au centre d’une nouvelle polémique en Inde

Des soucis pour Credit Suisse First Boston, la branche américaine de la banque suisse. Keystone Archive

Cours des actions en chute libre et démission du président: rien ne va plus à la bourse de Bombay. Déjà soupçonné de délit d'initiés, Credit Suisse First Boston est au coeur d'une nouvelle polémique. Mais l'établissement financier suisse pourrait aussi servir de bouc-émissaire.

Le président de la bourse de Bombay, Anand Rathi, a été contraint jeudi à la démission. Alors que la bourse de la capitale économique et financière de l’Inde a enregistré de fortes baisses ces derniers jours – jusqu’à 6% -, on lui reproche de ne pas être intervenu pour «calmer le jeu» alors que le volume des transactions et les mouvements de yo-yo de certains titres laissaient supposer une manipulation des cours par des agents de change.

Pire: Anand Rathi est soupçonné d’avoir donné à des courtiers des informations confidentielles sur la situation financière de certaines entreprises, accélérant la chute de la bourse.

Ce scandale devrait détourner l’attention du Credit Suisse First Boston (CSFB), accusé de délit d’initiés à l’occasion du projet de fusion de deux banques privées indiennes. Une accusation que la banque suisse dément fermement.

Et ceci, même si les explications données par certains de ses cadres laissent songeurs: «la Global Trust Bank est l’un de nos clients, mais nous n’étions pas au courant de son projet de fusion avec le UTI Bank»,confie l’un d’entre eux.

Mais, CSFB n’est pas au bout de ses peines. Car il est aussi soupçonné d’avoir contribué aux difficultés de la bourse de Bombay. «Certaines banques d’affaires étrangères ont pris des risques inconsidérés ces derniers jours en jouant en bourse au-delà de la limite légale», affirme un banquier indien de Bombay, qui se refuse néanmoins à citer des noms.

Mais l’accusation ne convainc pas tout le monde. «J’ai entendu des rumeurs selon lesquelles CSFB serait intervenu en bourse et aurait donc sa part de responsabilité dans la chute des cours. Cela me laisse sceptique. Le but est peut-être de désigner un bouc-émissaire étranger pour cacher les malversations de courtiers indiens», s’interroge un journaliste du Financial Express, un quotidien économique de Bombay.

Implanté dans le sous-continent depuis 1996 et ayant enregistré cette année un chiffre d’affaires de 18 millions de dollars, Credit Suisse First Boston reste néanmoins sur la sellette.

Les spécialistes, pour leur part, estiment que les difficultés de la bourse de Bombay sont passagères. Les titres devraient rapidement repartir à la hausse.

Jean Piel, New-Dehli

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