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Démission à la Une

La démission d'Adolf Ogi fait évidemment la Une de la presse suisse jeudi matin. Ce départ suscite de nombreuses questions qui vont du choix de la date, au problème de la succession, en passant par l'avenir du Bernois et de son parti.

L’avenir du conseiller fédéral suscite plusieurs hypothèses. Pour Le Temps, le ministre de la Défense pourrait rebondir en devenant le commissaire de l’ONU au Kosovo. Pour ce faire, il faudrait que Bernard Kouchner, qui occupe cette fonction, remporte la succession de Sadako Ogata à la tête du HCR.

Le Matin évoque aussi une piste onusienne. Il fait toutefois sa manchette sur une éventuelle carrière olympique d’Adolf Ogi, un conseiller fédéral «à la dégaine de skieur Ovomaltine». En été 2001, il pourrait se retrouver candidat au Comité olympique.

Plusieurs analystes se demandent aussi si le moment choisi par le président pour annoncer son départ est le bon, alors que le vote sur l’initiative socialiste sur la réduction des dépenses militaires aura lieu dans six semaines. L’Hebdo voit dans son départ clairement la mort de l’initiative.

Pour La Liberté, Adolf Ogi «qui n’a pas concrétisé grand chose», part en laissant son principal devoir inachevé, la réforme de la défense. Le journal lui reproche même son manque de stature pour réaliser ses projets visionnaires, comme l’Armée XXI: «il aura fait passer un programme d’armement 2000 ultra-traditionnel.»

La succession du conseiller fédéral de même que le futur de son parti font également couler beaucoup d’encre, notamment dans les colonnes de La Tribune de Genève et de 24 Heures. Le quotidien romand place même en première page la photo du papable le plus souvent nommé: le conseiller aux Etats grison Christoffel Brändli.

La presse est unanime, ce ne sera certainement pas «un traîneur de sabre de la garde rapprochée de Christoph Blocher», comme l’exprime l’Impartial. Pour Le Quotidien Jurassien, dans les cuisines politique on cherche un homme «qui ne soit ni trop loup, ni trop agneau». Alors que Le Nouvelliste compare la formule magique à un exercice de funambule qui risque d’avoir un balancier
pipé.

Au Tessin, La Reggione s’interroge sur les «plans diaboliques» du camp Blocher et des traditionnels opposants de la formule magique. Et le journal rappelle qu’Adolf Ogi a été élu en 1987 comme membre d’une UDC qui n’existe plus aujourd’hui.

Les journaux alémaniques recherchent eux aussi le successeur d’Adolf Ogi au sein de l’aile modérée de l’UDC. Selon le Blick, la Suisse a besoin d’un homme qui renforcerait le gouvernement. Le St Galler Tagblatt estime qu’il s’agit d’être sérieux et de choisir quelqu’un qui est capable de gouverner.

Le Tages Anzeiger estime pour sa part que le moment est venu de discuter avec l’UDC. Pour le quotidien zurichois, il s’agit de trouver avec ce parti une sorte de consensus minimum. La Neue Zürcher Zeitung exige plusieurs candidats proches de la droite conservatrice dans l’intérêt d’une vraie élection.

Les commentateurs d’outre-Sarine reconnaissent aussi les talents de communicateur d’Adolf Ogi. Cette qualité a aussi été appréciée à l’étranger relève la Basler Zeitung. Et alors que le Blick ne s’est jamais ennuyé avec Dölfi, la Weltwoche craint que le Conseil fédéral devienne plus terne après son départ.

swissinfo avec les agences

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