Des perspectives suisses en 10 langues

Déchets atomiques: comment sortir de la crise

Le Wellenberg, c'est là que devaient aboutir les déchets radioactifs. Keystone Archive

Un groupe d'experts propose la création d'un organe consultatif sur les déchets atomiques.

Dans un rapport publié mercredi, ils s’opposent au droit de veto cantonal sur la création d’un dépôt final. Une question âprement discutée au Parlement.

La publication de cette étude tombe à pic. Elle intervient en effet trois semaines après la mort du dernier projet de dépôt de déchets radioactifs sur le site du Wellenberg. Il a été refusé le 22 septembre par le peuple du demi-canton de Nidwald.

Selon la Coopérative nationale pour l’entreposage des déchets radioactifs (Nagra), aucune autre solution durable de stockage n’est désormais en vue.

En réalité, le rapport est prêt depuis plusieurs mois. Une première version (sans les annexes) avait d’ailleurs été distribuée aux commissions des deux chambres du parlement avant la discussion sur la nouvelle loi atomique.

Conseil de gestion

L’organe consultatif proposé par le Groupe d’experts pour les modèles de gestion des déchets radioactif (Ekra) se pose comme la seule issue pour dégager à terme une solution.

Ce conseil de gestion devrait – dans l’esprit des sept experts – associer la Confédération, les cantons, les producteurs d’énergie atomique (et de déchets), ainsi que les organisations de protection de l’environnement.

Dans une prise de position sur le rapport, le ministère de l’environnement, transports et énergie de Moritz Leuenberger affirme d’ailleurs vouloir donner suite à l’idée de créer ce conseil de gestion.

Un parlement divisé

Car la question divise également le parlement fédéral. Lors du récent débat autour de la loi sur l’énergie atomique, les députés ont finalement décidé à une courte majorité de ne pas supprimer le droit de veto des cantons concernant les dépôts de déchets radioactifs. Ils n’ont donc pas suivi leurs collègues du Conseil des Etats.

«C’est au parlement de choisir, mais il doit le faire en connaissance de cause», réagit le professeur Walter Wildi qui dirige le groupe d’expert.

«Le stockage actuel des déchets dans des halles tel qu’il se pratique aujourd’hui représente un risque bien plus élevé que le stockage géologique que nous proposons», avertit le professeur.

Stockage réversible

Dans son rapport, le groupe d’expert défend en effet le concept de stockage réversible pendant au moins un siècle. Pour contrôler la sécurité du site, les experts proposent également la création d’un dépôt-pilote.

Il s’agit d’entreposer et de surveiller en permanence une petite quantité de déchets radioactifs dans une formation géologique aussi ressemblante que possible à celle du dépôt principal.

Enfin, le groupe d’expert milite en faveur de la compétence exclusive de la Confédération pour mener à bien ce projet.

swissinfo/Frédéric Burnand

En conformité avec les normes du JTI

Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative

Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !

Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision