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Davos accueille le monde

Davos permet aux chefs des mondes politique et économique de se mesurer. WEF

Le Forum économique mondial a démarré mercredi à Davos, projetant la station alpine suisse une nouvelle fois au coeur de l’actualité mondiale.

Cinq des sept ministres du gouvernement suisse doivent se rendre à ce sommet de cinq jours dont l’ouverture officielle est assurée mercredi soir par le président de la Confédération, Joseph Deiss.

Outre les membres du gouvernement, la station grisonne accueille également tout une série de représentants en vue du monde de l’économie suisse, à l’instar de Walter Kielholz du Credit Suisse, de Daniel Vasella de Novartis ou encore de Peter Brabeckdu de Nestlé.

Ils cotoyeront plus de 2100 personnalités – dirigeants politiques, capitaines d’industrie et scientifiques. Et une bonne trentaine de chefs d’Etat qui ont confirmé leur participation.

En tête de liste, on trouve Dick Cheney en personne, le plus puissant vice-président de l’histoire des Etats-Unis. Mais aussi le secrétaire général des Nations unies Kofi Annan, l’attorney général des Etats-Unis John Ashcroft, le président pakistanais Pervez Musharraf, le ministre britannique des Affaires étrangères Jack Straw et son homologue français Dominique de Villepin.

José Maria Figueres, codirecteur du Forum de Davos (WEF), a indiqué à swissinfo que l’édition 2004 «en étonnera plus d’un».

«Ce n’est pas encore du domaine public mais il y aura deux grandes surprises. L’une vers le début et l’autre à la fin», a ajouté José Maria Figueres.

Le cauchemar sécuritaire

La présence du gotha mondial va mettre une fois de plus à l’épreuve les autorités suisses. Des milliers de soldats et de policiers ont été mobilisés et l’espace aérien a été strictement verrouillé pour sécuriser la station perchée à 1560 mètres d’altitude.

Les organisateurs sont bien décidés à éviter la répétition des déplorables affrontements qui ont entaché les précédents sommets. L’année dernière, quelque 6000 manifestants avaient tenté en vain d’investir Davos.

Mais cette année, les autorités prévoient une affluence de militants anti-globalisation plus modeste. «Nous attendons moins de manifestants, mais plus radicaux», estime Walter Schlegel, chef de la sécurité du canton des Grisons.

Le coût de la sécurité des hôtes du WEF, y compris le déploiement de 4700 soldats dans et autour de la station grisonne, devrait atteindre les 30 millions de francs suisses.

En quête de sensation médiatique

Au sein du centre de conférence ainsi mis sous haute surveillance, les participants pourront se consacrer aux quelque 257 réunions prévues cette semaine.

Elles portent sur des thèmes du genre: «La Chine est-elle une mine d’or ou un champ de mines pour les investisseurs étrangers?», «La honte comme outil politique» ou «Monet approuverait-il les modems?».

Certains débats sont visiblement destinés à faire la une des grands titres mondiaux, ne serait-ce que pour justifier le séjour d’une semaine à Davos de plus de 400 journalistes en quête de bonnes histoires.

L’Irak devrait bien sûr occuper le devant de la scène, en raison de la présence de Paul Bremer, administrateur en Irak de la coalition dirigée par les Etats-Unis.

Et puis la question du Proche-Orient, avec la participation de Silvan Shalom, vice-Premier ministre israélien, et différentes personnalités palestiniennes.

En outre, les organisateurs meurent d’envie de donner un nouvel élan aux Accords commerciaux de Doha, toujours au point mort.

Des spéculations font déjà état de l’éventualité d’un «sommet parallèle» à Davos entre quelques-uns des principaux partenaires des négociations commerciales, comme Supachai Panitchpakdi, le directeur général de l’Organisation mondiale du commerce et le responsable du commerce américain Robert Zoellick.

Optimisme chancelant

Klaus Schwab, le fondateur du WEF, résume en ces termes le thème principal de cette édition 2004: «la sécurité plus la prospérité est égale à la paix».

«Sans prospérité, vous n’assurerez jamais la sécurité ou un quelconque processus de création de richesse», ajoute M. Schwab à swissinfo. «Un seul pays ne peut créer un monde de paix, pour cela il faut un partenariat.»

Klaus Schwab précise que l’optimisme manifesté récemment à propos de l’économie mondiale sera passé à la loupe cette semaine. «Vous avez des signes positifs sur certains fronts géopolitiques et économiques, analyse-t-il. Mais bien des problèmes demeurent sans solution.»

La pauvreté, l’environnement, le déficit budgétaire américain, les rigidités structurelles de l’Union européenne et les activités financières en Chine sont des facteurs potentiels d’instabilité, estime M. Schwab.

Public Eye

Si le marathon de Davos parvient à donner un tour concret à un seul de ces grands problèmes, peut-être cela fera-t-il taire certains détracteurs du WEF.

Le désormais traditionnel «Public Eye on Davos», ou «forum alternatif», jettera une fois de plus son regard critique sur les activités du Forum et offrira une plate-forme aux exclus du centre de conférences.

swissinfo, Jacob Greber à Zurich
(traduction: Isabelle Eichenberger)

Le premier Forum économique mondial a été créé en 1971 à Davos par Klaus Schwab, alors professeur d’économie à Genève, sous forme d’un symposium de management.
Depuis lors, la station alpine a accueilli le forum pratiquement chaque année.
Une majorité de la population locale a récemment voté en faveur du maintien du sommet en ses murs.
Klaus Schwab a déclaré que c’était «probablement la première fois qu’une conférence internationale reçoit un tel suffrage populaire.
Le thème de l’édition 2004 est «le partenariat pour la prospérité et la paix».

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