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Des démineurs suisses ont été envoyés au Liban

Un expert en déminage explique comment désamorcer une bombe à sous-munitions. Keystone

Alors que les réfugiés déplacés rentrent chez eux au Liban, les organisations suisses d'entraide mettent en garde contre le danger que représentent les munitions qui n'ont pas encore explosé.

Handicap International Suisse et la Direction du développement et de la coopération (DDC) ont envoyé des démineurs sur place, dans les zones à risque.

«Nous avons dépêché des démineurs sur place», indiquait jeudi Paul Vermeulen, directeur de Handicap International Suisse.

Une ONG libanaise spécialisée en communication se charge d’informer la population sur les bombes à sous-munitions, à l’aide de supports en arabe et de dessins, précise-t-il.

De son côté, la Direction du développement et de la coopération (DDC) a mis un expert à la disposition des Nations unies, annonce-t-elle jeudi dans un communiqué.

Les bombes à sous-munitions sont des engins remplis de «bombelettes». Le conteneur s’ouvre et disperse les sous-munitions au-dessus d’une zone. «C’est l’antithèse de l’arme de haute précision», commente Paul Vermeulen.

Les experts des Nations unies ont localisé dix sites du Sud-Liban où l’aviation israélienne a fait usage de telles bombes. Mais on peut craindre qu’il y en ait beaucoup d’autres, selon Human Rights Watch (HRW).

Déjà 16 victimes

Selon une estimation, 14% des sous-munitions larguées par l’armée israélienne n’auraient pas explosé, ce qui représente des centaines de bombes prêtes à sauter, précise encore le directeur de Handicap International Suisse.

Au moins seize personnes ont déjà été tuées ou blessées au Liban par des engins de ce type qui n’ont pas explosé immédiatement après leur largage, selon HRW qui cite les équipes de déminage des Nations unies.

Avec le début de la trêve lundi, les ONG ont par ailleurs entamé une phase d’évaluation des besoins de la population libanaise.

Programmes de réhabilitation

Terre des Hommes a dépêché dans ce but deux expatriés à Saïda. Leur mission durera environ trois semaines, a indiqué Philippe Neyroud, son porte-parole.

L’organisation devrait mettre en place un programme de réhabilitation psychosociale, pour aider la population à surmonter les traumatismes engendrés par le conflit.

L’Entraide Protestante Suisse (EPER) va également soutenir des programmes du même type, selon sa porte-parole.

Le gouvernement libanais est pour sa part intéressé au concept de «cash for shelter» de la DDC, a indiqué jeudi le chef du Corps suisse d’aide humanitaire Toni Frisch.

Selon ce principe, une famille qui accueille quelqu’un du voisinage ayant perdu son habitation sera soutenue financièrement.

Ne pas oublier Gaza

La Croix-Rouge suisse (CRS), qui appuie le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et la Croix-Rouge libanaise, a décidé pour sa part d’augmenter le montant de l’aide d’environ 200’000 francs pour passer à 800’000 francs, indique son porte-parole Karl Schuler.

«La moitié de ce volume d’aide ira à Gaza et en Cisjordanie, précise Karl Schuler. Car la situation dans ces régions est très précaire et malheureusement on n’en parle pas assez».

swissinfo et les agences

On estime que 14% des sous-munitions larguées par l’armée israélienne n’auraient pas explosé.
Selon l’UNMAS, l’agence de déminage de l’ONU, il y aurait entre 6’000 et 10’000 bombes à sous-munitions non-explosées.
Jusqu’ici, seize personnes au moins ont déjà été tuées ou blessées au Liban par des bombes qui n’avaient pas explosé au moment du largage.

La Suisse a versé 5,2 millions de francs au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) pour l’aide au Liban.

Elle a aussi envoyé 800 kg de médicaments et 7 tonnes d’approvisionnement, ainsi qu’une douzaine de spécialistes de l’aide humanitaire.

La Direction du développement et de la coopération (DDC) a mis l’accent sur l’aide aux réfugiés du Sud-Liban qui tentent maintenant de rentrer chez eux.

Selon le CICR, au moins 200’000 réfugiés auront besoin d’aide jusqu’à la fin de l’année.

Il s’agit aussi de fournir de l’eau potable à un million de personnes et d’apporter un soutien pour les infrastructures médicales utilisées par 600’000 personnes.

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