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Des OGM sous label bio: Migros et Coop concernées

Le problème c'est le fait que la nourriture pour animaux soit commercialisée faussement comme dépourvue d'OGM. Keystone

Des organismes génétiquement modifiés (OGM) ont été retrouvés dans le fourrage donné à des animaux dont la viande est vendue par la grande distribution sous étiquette bio. Cette infraction, signalée par le SonntagsZeitung a été relevée par la Station fédérale de recherches en production animale.

Un test sur du soja contenu dans la nourriture pour animaux «bio», effectué en février, a révélé la présence d’OGM au taux de 17%, a indiqué dimanche Jürg Jordi, porte-parole de l’Office fédéral de l’agriculture, confirmant une nouvelle publiée par l’hebdomadaire alémanique Sonntagszeitzung. Soit une valeur nettement supérieure à la valeur limite de 3% fixée pour le fourrage certifié sans OGM.

Le soja modifié génétiquement n’est pas interdit, souligne M. Jordi. Le problème n’est pas en soi la présence d’OGM dans la nourriture pour animaux, mais le fait que cette nourriture soit commercialisée faussement comme dépourvue d’OGM, et donc destinée à des animaux d’élevage biologique.

La nourriture testée provenait du fabricant Nafag, qui avait lui-même demandé les analyses. Or Nafag a livré ses produits à des paysans travaillant pour les labels bio «Natura Plan» de la Coop et le programme de «garantie sur la viande en 7 points» de la Migros. Les deux grands distributeurs ont été informés des résultats du test.

Migros a réagi en exigeant de ses fournisseurs le retrait du fourrage incriminé, a indiqué sa porte-parole, Maja Amrein. Dans les rayons des magasins Migros, la viande concernée a dû être retirée des produits bio pour être commercialisée comme produit conventionnel, d’où une perte financière pour la chaîne.

Il n’a pas été établi clairement qui doit payer les conséquences de ces fautes. Selon M. Jordi, aucune plainte n’est encore parvenue au département fédéral de l’agriculture (OFAG). Mais, plus que cette dernière question, c’est le fait que de telles erreurs ne se reproduisent pas qui préoccupent aussi bien l’OFAG que la Migros.

Face à cette situation, le géant orange veut mener davantage de contrôles internes. Migros entend aussi renoncer à importer de la nourriture pour animaux des pays qui offrent une large tolérance des OGM.

L’OFAG va également se préoccuper de la question des importations en insistant sur la rigueur des indications fournies par les producteurs étrangers. Quant à savoir si la réglementation sur les OGM doit devenir plus stricte, comme l’exigent les associations de consommateurs, il s’agit d’une question politique, estime l’OFAG.

swissinfo avec les agences

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