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Dimanches de l’Avent, jours de fête pour les commerçants

Le succès de l'an passé s'est confirmé cette année en Suisse alémanique. Keystone

Noël: c'est la période du shopping-marathon, quelques semaines d'or pour les magasins. Mais dans certaines villes de Suisse, on a trouvé un moyen d'accélérer encore un peu le tempo, en travaillant le dimanche.

Dimanche 17 décembre, Bahnhofstrasse – l’épine dorsale du commerce zurichois -16 heures. Là où généralement quelques flâneurs longent les vitrines, c’est la cohue des grands jours: magasins bondés, bras surchargés, trams surpeuplés.

Et l’on trouve le même type de scènes dans les autres grandes villes de Suisse alémanique ainsi qu’au Tessin. Deux dimanches de décembre, donc, consacrés aux achats de Noël.

A Zurich, plus de 400 commerçants ont participé à l’opération, répétée chaque année depuis 1996. «Le bilan est très positif», juge Thomas Urscheler, directeur de Grieder, une chaîne active dans le prêt-à-porter de luxe.

Il annonce un chiffre d’affaires en hausse de 20 pour cent par rapport aux deux ouvertures dominicales de décembre 1999, tout en notant que les affaires ont bien progressé, pour Grieder, sur l’ensemble de l’année.

Satisfaction également pour Paul Hännig, le président de l’Association des détaillants en textile de la ville de Zurich, mais sans résultats spectaculaires: «Le premier dimanche a été moins bon, mais on peut dire que l’on a fait en 1999 et en 2000 le même chiffre d’affaires.»

Cette année vient donc confirmer le succès de l’année passée. On le doit avant tout à la bonne conjoncture. «L’économie en Suisse se trouve dans une phase d’expansion, commente Alexander Mihailov, de l’institut Créa, de l’Université de Lausanne. Un ralentissement est attendu vers le milieu de l’année prochaine seulement.»

Mais il y a aussi certainement un peu plus qu’un mécanisme purement commercial derrière le succès des dimanches de shopping. «Beaucoup de gens viennent sans l’idée d’acheter quelque chose, explique ainsi Paul Hännig. Ils se promènent, à l’aise, en ville.» Un petit phénomène social, donc.

Il lui reste pourtant à conquérir la Suisse romande, où les villes se contentent durant cette période d’ouvertures prolongées ou d’ouvertures nocturnes. La solution alémanique fait d’ailleurs des envieux: «Ca pourrait être un plus indéniable» juge ainsi François Quint, directeur du magasin Globus de Lausanne.

Mais, pour lui, le problème est politique: «la Ville bloque.» Différence de sensibilité face à la libéralisation? C’est ce que confirme Peter Hug, président de Swiss Retail Federation, l’ancienne Association des grands magasins suisses. Qui rappelle que les Zurichois ont clairement accepté en septembre, en votation populaire, un élargissement des heures d’ouverture des magasins.

Pierre Gobet, Zurich

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