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easyJet n’a pas besoin de Genève-Zurich

easyJet prévoit de porter sa flotte à 300 appareils dans le 10 prochaines années Keystone Archive

La compagnie orange renonce à la ligne Genève-Zurich. Ce qui ne l'empêchera pas de continuer à prospérer dans la niche des vols à prix cassés.

Jeudi, Ray Webster, directeur général de la compagnie aérienne à bas prix easyJet était à Zurich-Kloten pour l’ouverture de la nouvelle ligne vers Londres-Gatwick.

Il en a profité pour annoncer la mise en veilleuse de son projet de navette entre Genève et Zurich. «Le marché est plus petit que nous le pensions», explique Ray Webster.

easyJet, il est vrai, ne manque pas de projets plus porteurs et prévoit carrément de décupler sa flotte dans les 10 prochaines années, pour la porter à 300 appareils.

Depuis 1996, la compagnie orange enregistre une croissance de 25% par année et en 2001, le taux d’occupation de ses avions a atteint 82%, soit nettement plus que la moyenne du secteur. En 2001 toujours, son bénéfice a atteint un nouveau record, frisant les 100 millions de francs.

Pour Ray Webster, ces chiffres démontrent à l’évidence que «l’avenir appartient aux compagnies à bas prix».

Un secteur à deux vitesses

Pierre Condom, directeur de la revue Interavia, ne partage pas cette analyse. «Nous allons vers un marché à deux vitesses, explique cet observateur avisé du secteur aérien. D’une part, vous avez les compagnies classiques, qui vont de plus en plus se grouper en grandes alliances et de l’autre, vous avez celles qui ne font que du transport «point à point» et dont certaines sont des compagnies à bas prix.»

Pierre Condom est persuadé que d’ici l’automne, le secteur aérien classique aura digéré le choc du 11 septembre. Selon lui, les volumes d’affaires vont recommencer à croître de 5% en moyenne annuelle, comme ils l’ont toujours fait jusqu’ici. Et ceci pour les 15 à 20 prochaines années.

Ceux qui cassent les prix créent du marché

Les compagnies à bas prix attirent une autre clientèle. En moyenne, sur 100 personnes qui montent dans leurs avions, 75 n’ont jamais pris ceux d’une ligne classique. Mais il y a de fortes chances qu’ils le fassent un jour. Par exemple lorsqu’ils auront besoin d’aller plus loin ou d’organiser un voyage plus compliqué qu’un simple «point à point».

easyJet, Ryanair ou Virgin Atlantic (sur ses vols européens uniquement) sont donc des compagnies qui attirent les gens au transport aérien. Selon la formule de Pierre Condom, «loin de faire de la concurrence aux classiques et de leur piquer du marché, les bas prix, au contraire, créent du marché».

Marc-André Miserez

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