L’UE se débat sur le glyphosate. Et la Suisse ?
Le Parlement européen s'est prononcé mardi en faveur d'une élimination progressive du glyphosate dans l'UE d'ici à la fin 2022. La Commission européenne, elle, souhaite renouveler son autorisation pour une période de cinq à sept ans. En Suisse, son utilisation est strictement encadrée.
Depuis 2015, une controverse scientifique agite le débat sur le glyphosate: le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), un organe onusien, l’a classé “cancérogène probable”, au contraire des agences européennes EFSA (sécurité des aliments) et l’ECHA (produits chimiques).
La proposition de renouvellement de l’autorisation du glyphosate devait être tranchée par un comité d’experts en charge du dossier, composé de représentants des Etats membres de l’UE. Une décision est très attendue, en particulier par la multinationale américaine Monsanto qui produit ce désherbant sous le nom de Roundup.
Mais voilà. La Commission européenne a finalement annoncé qu’aucun vote des Etats membres n’a eu lieu sur le renouvellement de la licence du glyphosate. Une nouvelle réunion doit avoir lieu à une date ultérieure.
Vote sur le #glyphosateLien externe : les herbicides rapportent chaque année des milliards aux fabricants. https://t.co/m3oSmbiDE3Lien externe pic.twitter.com/MxzVCqdyZ1Lien externe
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Plusieurs pays membres – la France, l’Italie et l’Autriche -, s’étaient opposés au premier projet de la Commission, Paris exprimant sa préférence pour une durée réduite. Il faut une majorité qualifiée – 55% des Etats membres et 65% de la population – pour accepter ou rejeter la proposition.
De fait, le glyphosate est l’herbicide le plus utilisé sur la planète. Son emploi est très large, dans l’agriculture, mais aussi dans les parcs et jardins, comme l’explique la RTS.
En Suisse, le recours au glyphosate est strictement réglementé. Mais il serait possible de renoncer à cet herbicide.
Quant à l’organisation environnementale Pro Natura, elle conteste la méthode permettant d’établir des standards en Suisse. «L’autorité d’homologation s’est basée presque exclusivement sur les données fournies par les fabricants. La plupart de ces données proviennent ainsi directement de l’industrie et n’ont passé par aucune procédure indépendante de révision par des pairs. De ce fait, les données originales ne sont pas non plus accessibles pour d’autres tests indépendants.»
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