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L’économie suisse a poursuivi sur sa lancée

L'an dernier, la bonne santé économique s'est notamment remarqué dans la forte consommation des ménages. Keystone

La conjoncture est restée tonique en Suisse en fin d'année dernière, portée par le secteur des services. L'économie suisse a donc pu maintenir son rythme sur l'ensemble de 2007, avec une croissance du produit intérieur brut (PIB) de 3,1%.

Quant à l’année 2008, elle restera positive, estiment les experts. Malgré les difficultés, la crise n’est pas encore pour tout de suite.

Faisant fi de la crise des crédits américains, la performance a frôlé l’an passé celle de 2006 (3,2%). Elle a surpassé les estimations de la Banque nationale suisse, du Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO) et des instituts conjoncturels KOF et BAK.

La consommation privée et les exportations de services ont beaucoup contribué à la croissance de l’an dernier, respectivement à hauteur de 1,2 et 1,3 point, selon la première estimation publiée mardi par le SECO.

De fait, les ménages (+ 2,1%) n’avaient pas consommé de façon aussi dynamique depuis 2001, a commenté Credit Suisse dans un communiqué. Une tendance qui contraste avec la maigre croissance des dépenses de consommation publiques (+ 0,1%).

Sous l’angle de la production, les apports les plus importants proviennent du secteur financier, ainsi que du domaine réunissant le commerce, l’hôtellerie-restauration, les transports et les télécommunications. L’industrie aussi a crû sensiblement. La construction et le secteur public n’ont eux progressé que modestement, et la production agricole a carrément régressé.

4e trimestre solide

Durant le seul quatrième trimestre, le PIB a augmenté de 1% par rapport au trimestre précédent. Les dépenses de consommation ont augmenté de 0,3%. La consommation privée s’est un peu tassée, alors qu’elle avait connu une croissance supérieure à la moyenne sur les trois premiers trimestres. Quant aux dépenses des administrations publiques, elles ont légèrement reculé.

Les investissements ont de leur côté progressé de 0,4%, soutenus par la construction. En revanche, les achats de biens d’équipement ont régressé, surtout ceux de véhicules, machines et logiciels.

Les exportations ont pour leur part nettement ralenti en ne gagnant que 0,3%. Mais seules les marchandises ont évolué négativement alors que les services affichaient le même rythme soutenu qu’en période estivale.

Par secteur de production, la principale hausse provient du groupe dominé par le commerce (+ 2,2%). Le secteur des services financiers, des assurances, de l’immobilier et de l’informatique a également réalisé une bonne performance (+ 1,9%) – un résultat étonnant dans le contexte de la crise du «subprime», souligne Urs Müller, directeur de l’institut bâlois BAK.

La création de valeur ajoutée a aussi progressé dans l’agriculture, la construction et l’industrie, quoique plus modestement. Seuls les services publics ont accusé un recul.

Pas de récession en 2008

La statistique constitue «une belle surprise», surtout la performance trimestrielle, commente le chef du KOF, Jan-Egbert Sturm. Les experts du Centre de recherches conjoncturelles de l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich pensaient qu’un pic avait déjà été atteint à l’été ou à l’automne.

Pour 2008, l’institut annonçait une croissance de 2,1% mais révisera sérieusement ses prévisions à la baisse le 17 mars. Le BAK ne croît plus non plus à sa prévision de 2,3%. L’année vivra toutefois uniquement une normalisation et il n’est pas question de parler de récession, affirment en chœur tous les experts.

La correction ne viendra pas de la consommation, qui devrait toujours être soutenue par l’évolution du marché du travail. Les nuages s’accumuleront plutôt sur les exportations, vu le ralentissement de l’économie mondiale.

swissinfo avec les agences

Avec une croissance de 3,1%, l’économie suisse a fait mieux que celles de l’Union européenne, des Etats-Unis et du Japon.

L’office statistique européen Eurostat a calculé une croissance moyenne de 2,9% pour les 27 membres de l’UE. Dans la zone euro, cette croissance a atteint 2,6%.

Les Etats-Unis ont quant à eux annoncé une augmentation du PIB de 2,2% et le Japon de 2,1%.

Alors que le Secrétariat d’Etat à l’économie annonçait mardi les chiffres du PIB pour 2007, l’Office fédéral de la statistique dévoilait les chiffres de l’inflation pour le mois dernier.

En février, l’inflation a atteint son plus haut niveau en Suisse depuis quatorze ans.

Les prix ont augmenté de 0,1 % par rapport au mois précédent pour un taux de renchérissement annuel de 2,4%, comme en janvier. Le taux d’inflation exprimé en rythme annuel était à zéro en février 2007, a rappelé l’OFS.

La hausse du dernier mois s’explique par les groupes boissons alcoolisées et tabac (+ 0,5%), autres biens et services (+ 0,5%), restaurants et hôtels (+ 0,4%) ainsi que logement et énergie (+ 0,3%).

Les prix ont en revanche diminué pour le groupe transports (- 0,3%). Globalement, l’inflation est davantage alimentée par les produits importés, qui affichent en février un taux annuel moyen de 5,3%, que par les produits suisses (+ 1,3%).

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