Des perspectives suisses en 10 langues

L’anglais, second choix dans les affaires

L'allemand et le français plus souvent utilisés que l'anglais au travail. Keystone

Selon une étude menée sur le plan suisse, l'anglais est seulement la deuxième langue secondaire dans la plupart des entreprises du pays.

L’allemand et le français restent les langues les plus utilisées dans l’économie malgré la mondialisation accélérée des échanges.

Lorsque les employés des firmes suisses utilisent une langue «étrangère», c’est plus souvent le français ou l’allemand que l’anglais.

En Suisse romande par exemple, la moitié des sociétés emploient chaque semaine au moins une fois l’allemand dans leurs relations commerciales. La part de l’anglais tombe à 36% et celle de l’italien à 14%.

Autrement dit, malgré la mondialisation de l’économie, les langues nationales demeurent plus importantes que l’anglais pour l’économie suisse, constate le directeur de l’étude dans la NZZ am Sonntag.

«80% de nos entreprises sont petites ou moyennes, poursuit Markus Andres. Elles sont en contact quotidien avec leurs donneurs d’ordre ou clients d’autres régions de Suisse, d’Italie, d’Allemagne, d’Autriche et de France. Et pas avec les brokers de New York.»

Menée auprès de 2176 entreprises et 1130 employés par la Haute-Ecole Soleure-Suisse du Nord-Ouest, cette étude montre que dans 60% des entreprises d’au moins cinq employés, l’anglais écrit n’est jamais ou que très rarement utilisé.

Contrairement à une idée répandue, l’anglais n’est la langue dominante des affaires dans aucune des quatre régions linguistiques du pays.

77% des personnes interrogées estiment d’ailleurs que la diversité des langues intrinsèque à la Suisse est un facteur économique important.

Un bonus de confort

Les auteurs constatent aussi que la majorité germanophone bénéficie d’un «bonus de confort». Elle est moins souvent contrainte de recourir à une seconde langue que les Romands et les Tessinois.

Autrement dit, les Romands doivent plus fréquemment utiliser la langue de leur correspondant alémanique que l’inverse dans les relations d’affaire.

Le raisonnement vaut également pour les Tessinois face aux Alémaniques mais aussi face aux Romands.

L’étude montre que pour se faire embaucher, la maîtrise d’une deuxième langue en plus de l’anglais est plus importante dans les régions linguistiques minoritaires du pays.

L’enseignement des langues étrangères par contre est mal noté. Plus de la moitié des employés questionnés dans le cadre de l’étude sont mécontents des connaissances linguistiques emmagasinées à l’école.

Employeurs réticents

Beaucoup d’employés indiquent avoir constaté la nécessité d’améliorer leurs connaissances linguistiques après l’école.

Mais si les entreprises exigent la maîtrise des langues à tous les niveaux de leur hiérarchie, presque deux sur trois ne sont pas disposées à soutenir leurs collaborateurs dans leurs efforts de formation continue.

Seules un quart des entreprises accordent une aide financière. Et seulement 20% octroient du temps à leur employés pour améliorer leurs compétences.

En avril dernier, l’Office fédéral de la statistique indiquait que plus d’un travailleur suisse sur cinq utilise l’anglais dans son travail (21,7% en 2000, contre 15,9% en 1990).

Ces dernières années, plusieurs cantons, alémaniques surtout, ont introduit l’enseignement de l’anglais comme seconde langue à l’école primaire déjà, au détriment du français.

swissinfo et les agences

Langues nationales (recensement de la population 2000):
Allemand 63,7%
Français 20,4%
Italien 6,5%
Romanche 0,5%

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