Le chômage atteint son niveau plancher
L'an dernier, le taux de chômage en Suisse est descendu à 2,8%. C'est le meilleur résultat sur cinq ans; il faut retourner à 2002 pour trouver un taux inférieur (2,5%).
En moyenne, la Suisse comptait 110’000 personnes au chômage en 2007, soit environ 20’000 de moins que l’année précédente. Cette évolution permet à l’assurance chômage de retrouver les chiffres noirs.
Les chiffres publiés lundi par le Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO) montrent une image réjouissante, selon les mots de Serge Gaillard, chef de la direction du travail au SECO. En moyenne annuelle, 109’189 personnes étaient inscrites au chômage en 2007, soit 22’343 ou 17% de moins que l’année précédente.
Quant au taux de chômage moyen, il a reculé de 3,3% à 2,8%. La dernière fois que celui-ci était aussi bas, c’était en 2002, à 2,5%.
En décembre dernier, le nombre de personnes inscrites au chômage a progressé de 4192 à 109’012. Cette hausse était attendue pour des raisons saisonnières, mais elle n’avait plus été aussi faible depuis l’an 2000. Le taux de chômage a ainsi augmenté, passant de 2,7% en novembre à 2,8% en décembre. La dernière fois que le taux était plus élevé, c’était en avril dernier, à 2,9%.
A la fin de l’année, le taux de chômage des jeunes a atteint 3,2%, au même niveau qu’en novembre. Sur l’ensemble de l’année, le nombre de jeunes sans emploi a toutefois reculé de 22% à 17’476 personnes. «C’est très positif et montre que le marché du travail s’est nettement amélioré pour les jeunes l’an dernier», commente Serge Gaillard.
Suisse latine davantage touchée
La hausse enregistrée en décembre est pratiquement entièrement à mettre sur le compte de l’industrie de la construction. D’un point de vue régional, l’effet saisonnier apparaît particulièrement en Valais, où le taux de chômage a augmenté de 0,9% à 4,1%. Dans les Grisons, le taux de sans emploi est toutefois passé de 1,7% à 1,6%.
Serge Gaillard explique que l’intégration des travailleurs du bâtiment dans l’économie du tourisme pendant les mois d’hiver est bien meilleure dans les Grisons qu’en Valais.
Genève reste le canton avec le taux de chômage le plus élevé (5,9%/-0,1%). Le chômage a légèrement augmenté dans tous les autres cantons romands, à savoir Vaud (4%/+0,2%), Neuchâtel (3,4%/+0,1%), Jura (3,1%/+0,1%) et Fribourg (2,7%/+0,2%). Le seul canton alémanique situé au-dessus de la moyenne nationale reste Bâle-Ville, avec un taux inchangé de 3%.
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Secrétariat d’Etat à l’Economie
Montagne de dettes
La seule ombre au tableau aux yeux de Serge Gaillard est que l’assurance-chômage n’a pas pu s’attaquer au remboursement de ses dettes, qui s’élèvent à 4,8 milliards de francs. Selon des estimations, l’assurance-chômage bouclera l’année 2007 sur un bénéfice de 30 millions de francs, contre un déficit de 1,05 milliard de francs l’année précédente. Il s’agit des premiers chiffres noirs depuis 2003.
Cela ne change rien à la nécessité de réviser, comme prévu, la loi sur l’assurance-chômage, souligne Serge Gaillard. Il y a même urgence en la matière, compte tenu de la montagne de dettes qui s’accroît. Ainsi, selon les pronostics actuels, seulement 200 millions de francs pourront être épongés l’an prochain.
Hausse des cotisations
C’est la raison pour laquelle, il y a un mois à peine, le gouvernement a proposé des mesures pour l’assainir. Il s’agirait de faire passer le taux de cotisation de 2 à 2,2%, ce qui rapporterait 460 millions par années. Ce taux pourrait même atteindre temporairement 2,4%, taux auquel s’ajouterait encore 1% de cotisation de solidarité pour les salaires de plus de 120’000 francs annuels.
Le gouvernement prévoit également des coupes dans les prestations. La durée d’indemnisation devrait notamment davantage dépendre de la période de cotisation.
Pour l’heure, ces mesures ne sont que des propositions faisant l’objet d’une procédure de consultation auprès des milieux concernés.
swissinfo avec les agences
Taux de chômage en décembre 2007: 2,8%
En novembre: 2,7%
Taux annuel moyen en 2007: 2,8%
En 2006: 3,3%
En 2005: 3,8%
Jusqu’au début des années 90, le chômage était négligeable.
Cette situation était due à plusieurs facteurs: le développement parallèle de l’offre et de la demande en matière d’emploi, le rééquilibrage entre les fluctuations économiques et la main d’œuvre étrangère ainsi que les efforts pour maintenir la paix du travail.
Le taux de chômage a augmenté avec la crise des années 90 jusqu’à un record de 5,7% en 1997.
Le chômage frappe davantage les régions italophones et francophones. Les femmes et les étrangers sont plus touchés par le manque de travail.
Le chômage reste plus bas en Suisse que dans les pays de l’Union européenne.
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