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Le départ abrupt du patron d’OC Oerlikon

Thomas Limberger était directeur général d'Oerlikon depuis juin 2005. Keystone

Thomas Limberger quitte la direction du groupe technologique schwytzois avec effet immédiat. Et ce, officiellement, de son propre chef.

Le directeur général avait suscité des critiques après l’annonce de son salaire annuel de 26 millions de francs. Un somme ensuite réduite de deux tiers.

Thomas Limberger quitte toutes ses casquettes au sein du groupe mais conservera un rôle de consultant.

Les raisons de ce départ ne sont pas connues. Il intervient quelques heures avant l’assemblée générale du groupe.

Dans un communiqué, OC Oerlikon précise que le CEO sera remplacé par le directeur opérationnel Uwe Krüger (42 ans), arrivé en mars en provenance du groupe allemand Hochtief, où il avait la responsabilité des fusions et acquisitions.

«Nous sommes heureux de présenter un nouveau CEO expérimenté et très qualifié (…), écrit le président du conseil Georg Stumpf. Cette succession interne garantira la stabilité à l’entreprise, à tous les niveaux de management.»

Thomas Limberger était responsable du destin d’OC Oerlikon depuis 2004. D’abord en tant que membre du conseil d’administration puis, depuis juin 2005, comme CEO.

Rémunération discutée

Fin mars, Thomas Limberger avait défrayé la chronique avec la publication d’un revenu 2006 de plus de 26 millions de francs. Le lendemain, il renonçait à tout le volet stock-options de la rémunération, contre des actions.

Ce geste, effectué face aux critiques des médias alémaniques (germanophones), se traduit par un salaire définitif de 7,7 millions de francs pour 2006.

A l’époque déjà, les observateurs constataient la détérioration des relations entre le patron d’OC Oerlikon et son actionnaire principal, la société de participation autrichienne Victory de Georg Stumpf.

Départ déjà envisagé

Président d’OC Oerlikon, le même Georg Stumpf estimait toutefois que Thomas Limberger valait son salaire. Il relevait que le montant en options sur quatre ans montrait bien ce qui était attendu de lui.

«Quatre ans sont un délai sur lequel il est possible d’obtenir des résultats durables dont on peut aussi tirer profit.»

En mars pourtant, les spéculations sur un départ de Thomas Limberger allaient déjà bon train. Certains le voyaient même à la tête de la société générale de surveillance SGS. Une éventualité démentie par la SGS elle-même.

swissinfo et les agences

La société de participations autrichienne Victory a acquis le groupe technologique suisse Unaxis en 2005. Puis Unaxis (anciennement Oerlikon-Contraves) est devenu OC Oerlikon.

Victory appartient à parts égales aux Autrichiens Georg Stumpf et Ronny Pecik.

Au début 2007, OC Oerlikon a bouclé la reprise du groupe Saurer. Au 1er janvier, le patron d’OC Oerlikon Thomas Limberger prenait la direction opérationnelle de Saurer.

En 2006, grâce surtout à la reprise de Saurer et à la restructuration qui en a suivi, OC Oerlikon a nettement amélioré ses résultats:

Chiffre d’affaires de 2,29 milliards de francs (+42,7%)

Bénéfice de 302 millions de francs (21 millions en 2005).

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