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Plus de contraintes pour les grandes banques

UBS et Credit Suisse, les deux banques suisses «too big to fail» (trop grosses pour faire faillite) doivent être contraintes à détenir plus de fonds propres et plus de liquidités. C’est la commission ad hoc du ministère des finances qui le dit dans son rapport intermédiaire. Et la bagarre est programmée dés qu’il s’agira de la mise en œuvre.

Siégeant dans la commission, les représentants d’UBS et du Credit Suisse ont accepté le rapport intermédiaire, certes «en grinçant des dents pour l’un», a précisé jeudi Peter Siegenthaler, président de la commission et patron de l’Administration fédérale des finances.

Pour l’instant, les experts n’ont élaboré qu’une loi-cadre. Et Peter Siegenthaler prévoit déjà la bataille avec les banques lorsqu’il s’agira de la concrétisation des mesures. Mais l’accroissement des fonds propres et des liquidités est une «approche solide» pour lutter contre le risque systémique que font courir à la Suisse ses deux géants bancaires.

Peter Siegenthaler considère cette approche comme plus efficace que les mesures fiscales. Mais si de telles mesures étaient décidées à l’étranger, la Suisse devrait néanmoins en tenir compte.

En attendant, les travaux de la commission se situent «dans le mainstream» des initiatives entreprises sur un plan international. Instaurée en novembre 2009, cette commission d’experts doit chercher des solutions et établir des priorités pour atténuer le problème des établissements «too big to fail». Son rapport final est attendu pour l’automne 2010.

Les syndicats, eux n’attendront pas jusque là pour exposer leurs revendications sur la stratégie en matière de place financière.

Jeudi également, l’Union syndicale suisse (USS) demande des autorités indépendantes du secteur financier, une commission d’enquête parlementaire, des fonds propres plus élevés pour les banques, l’interdiction de certains dérivés, des salaires fixes modérés pour les managers et plus de partenariat social dans ce secteur.

S’agissant des fonds propres Daniel Lampart, économiste en chef de l’USS y voit «la principale mesure concrète pour garantir la stabilité». La centrale syndicale demande que cette limite soit de 10% de la somme du bilan, au lieu des 3% à 4% prévus par l’Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (Fimna).

Hier mercredi, la Finma et la Banque nationale suisse ont annoncé pour le 30 juin un régime plus sévère pour les liquidités des banques, mais sans donner de chiffres.

swissinfo.ch et les agences

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