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Les Suisses aux urnes pour entériner la sortie du nucléaire

Le solaire et l'éolien devront jouer un rôle plus important à l'avenir en cas de "oui" du peuple suisse à la statégie énergétique de la Confédération. Keystone


Le peuple suisse est appelé le 21 mai à se prononcer sur son avenir énergétique. La stratégie approuvée par le parlement, qui prévoit la sortie progressive du nucléaire et la promotion des nouvelles énergies renouvelables, est combattue par un référendum de la droite conservatrice.

Ce contenu a été publié le 20 mai 2017 - 17:00

La question énergétique fait à nouveau l’objet d’une votation populaire en Suisse. Après l’échec au mois de novembre de l’initiative des Verts qui exigeait la fermeture des cinq centrales nucléaires du pays d’ici 2029, c’est au tour de la Stratégie énergétique 2050 (SE 2050) d’être soumise au verdict du peuple.

Elaborée en 2011 par le gouvernement à la suite de l’accident nucléaire de Fukushima, puis acceptée par le parlement à l’automne 2016, la SE 2050 montre la voie à suivre pour un avenir sans nucléaire. Outre la fermeture graduelle des centrales existantes – qui ne seraient pas désactivées à une date limite, mais au terme de leur cycle de vie – elle prévoit l’interdiction de construire de nouvelles centrales nucléaires.

L’énergie nucléaire, qui fournit à l’heure actuelle près d’un tiers de l’électricité consommée en Suisse, serait remplacée en partie par les «nouvelles» énergies renouvelables issues du soleil, du vent ou encore de la biomasse. Pour réussir ce tournant, le gouvernement et le parlement misent également sur l’efficience énergétique et sur la réduction de la consommation d’électricité et d’énergie. L’objectif étant de garantir un approvisionnement énergétique sûr et de diminuer la dépendance aux énergies fossiles importées. 

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Trop cher aux yeux de l’UDC

Le projet ne plaît toutefois pas à la droite conservatrice, qui a lancé avec succès un référendum contre la nouvelle loi fédérale sur l’énergie. L’Union démocratique du centre (UDC) estime en particulier que les énergies renouvelables ne permettront pas de produire de l’énergie en quantité suffisante, de manière fiable et à des prix raisonnables.

Selon le premier parti du pays, qui est soutenu par Alliance Energie et une poignée d’organisations représentant les intérêts de l’économie, la SE 2050 conduira à une pénurie d’électricité, en particulier durant les mois d’hiver. Pour faire face à cette situation, la Suisse sera contrainte d’accroître les importations d’énergie «sale» en provenance d’Allemagne (charbon) et de France (nucléaire), soutient l’UDC, qui n’a eu de cesse au cours de la campagne de dénoncer une stratégie «extrêmement coûteuse».

Pour les partis situés au centre et à gauche de l’échiquier politique, la transformation du système énergétique national, portée à bouts de bras par la très populaire conseillère fédérale Doris Leuthard, représente au contraire une opportunité pour la Suisse. La transition vers un approvisionnement «local, sûr et propre», soutiennent les partisans de la SE 2050, contribuera à protéger le climat et à créer de nouveaux postes de travail.

L’augmentation du supplément perçu sur le réseau pour encourager la production d’électricité issue d’énergies renouvelables n’affectera que marginalement la facture des ménages et des entreprises, a également assuré Doris Leuthard. 

Le «oui» devant, mais en recul

D’après le sondage réalisé la semaine dernière par l’institut gfs.bern, c’est un «oui» qui devrait sortir des urnes ce dimanche. Près de 56% des sondés se disent favorables à la nouvelle loi sur l’énergie, alors que 37% s’y opposent et 7% sont encore indécis.

Toutefois, par rapport au sondage précédent effectué à la fin du mois de mars, le camp du «oui» a perdu 5 points de pourcentage, alors que celui du «non» en a gagné 7. La marge d’erreur laisse supposer une acceptation de la nouvelle loi, mais la tendance vers le «non» pourrait changer la donne, a indiqué l’institut de sondage bernois, qui n’exclut pas un rejet du projet.

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