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UBS investit dans la Bank of China

Conséquence de l'adhésion à l'OMC, le secteur bancaire chinois s'ouvre aux capitaux étrangers Keystone

La première banque de Suisse confirme sa prise de participation de 645 millions de francs suisses, représentant 1,6% du capital de la Bank of China.

De son côté, le Credit Suisse, principal rival de l’UBS, aurait échoué dans une tentative de prise de participation équivalente dans la China Construction Bank.

L’opération, déjà dévoilée en juin, constitue «une issue logique» à la relation de longue date qu’entretiennent les deux établissements, souligne mardi Peter Wuffli, directeur général du groupe UBS. Les autorités chinoises doivent encore donner leur aval à l’opération.

UBS avait déjà annoncé qu’elle voulait se développer en Asie. Dans les années à venir, le numéro un helvétique entend faire passer la part de ses revenus en provenance de la région à 15%, contre 10% actuellement.

Les deux banques développeront divers segments ayant trait aux activités de banque d’affaires ainsi que de produits et services sur titres en Chine et pour des clients chinois. Elles coopéreront également au niveau opérationnel dans ces segments.

Après les 500 millions de dollars pour Bank of China (BOC), UBS prévoit aussi d’injecter jusqu’à 210 millions de dollars dans Beijing Securities notamment pour la restructuration de cet établissement en difficultés.

La grande banque a confirmé mercredi une information évoquée depuis lundi par la presse économique chinoise et anglo-saxonne.

Ouverture programmée

L’opération s’inscrit dans le droit fil du mouvement entamé par les grandes banques chinoises, qui cherchent à attirer des capitaux étrangers avant la pleine libéralisation du secteur. La Chine, en adhérant à l’Organisation mondiale du commerce (OMC), a en effet accepté d’ouvrir son secteur bancaire au marché.

Créée en 1902, la Bank of China (BOC) fait partie des quatre plus grandes banques chinoises. Elle compte quelque 12’000 agences et ses actifs s’élèvent à environ 560 milliards de dollars. Entièrement aux mains de l’Etat, elle s’est mise en quête de partenaires étrangers depuis plus d’un an et prépare son introduction en bourse pour 2006.

L’UBS n’est pas le premier établissement étranger à entrer dans son capital. Le 18 août, la Royal Bank of Scotland, numéro deux britannique, a annoncé qu’elle prenait une participation de 10% pour 3,1 milliards de dollars, en collaboration avec d’autres investisseurs.

Dans cette course à l’ouverture, les autres établissements chinois ne sont pas en reste. En juin, la Bank of America a annoncé qu’elle allait verser 3 milliards de dollars pour acquérir 9% de la China Construction Bank.

Pékin compte sur cet apport d’argent frais et sur l’expertise des établissements étrangers afin d’assainir un secteur bancaire, affaibli par les créances douteuses. La Chine a déjà injecté 60 milliards de dollars dans la BOC, la China Construction Bank et l’Industrial and Commercial Bank of China pour les rendre plus attractives pour les investisseurs étrangers.

Credit Suisse bredouille


Ces opérations ne réussissent toutefois pas à chaque coup. Selon l’agence de presse Reuters, Credit Suisse aurait vu son offre de prise de participation (de 645 millions de francs également, soit un demi-milliard de dollars) repoussée par la China Construction Bank.

Si le groupe n’a pas confirmé cette information, Christoph Ritschard, analyste à la Banque Cantonale de Zurich, explique à swissinfo que ce coup manqué ne devrait pas affecter outre mesure le numéro deux de la banque helvétique.

«Ce premier investissement est si petit qu’il n’aura aucune influence directe sur les résultats de l’UBS l’année prochaine. Le Credit Suisse n’a donc rien à craindre», explique l’analyste.

«Les deux grandes banques suisses visent une tranche du marché chinois, mais elles restent encore prudentes. Elles connaissent les risques et elles voient la Chine comme une opportunité plutôt sur le long terme», ajoute Christoph Ritschard.

swissinfo et les agences

– Les quatre plus grandes banques chinoises sont la Bank of China (BOC), l’Industrial and Commercial Bank of China, la China Construction Bank et l’Agricultural Bank of China.

– Fondée en 1912, la BOC est la plus ancienne banque du pays. Elle est entièrement aux mains de l’Etat.

– Durant les dix premiers mois de 2004, la BOC a réalisé un bénéfice d’exploitation d’environ 8,3 milliards de francs suisses, en hausse de 22% sur un an.

– En juillet dernier, le ministre suisse de l’économie Joseph Deiss a effectué une visite en Chine pour renforcer les liens commerciaux entre les deux pays.

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