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WEF: Calmy-Rey veut des leaders responsables

Angela Merkel et Micheline Calmy-Rey ont plaidé pour une globalisation plus humaine. Keystone

Les problèmes globaux actuels exigent des actions communes, a plaidé la Présidente de la Confédération en ouverture officielle du Forum économique mondial (WEF) à Davos.

La chancelière allemande Angela Merkel a fait écho à ses propos, estimant que la globalisation devait devenir plus humaine.

Ensemble et les mains dans le cambouis! C’est en substance l’appel lancé par Micheline Calmy-Rey devant des décideurs de la planète, qui ont ensuite pu entendre le discours très économique de la chancelière allemande Angela Merkel.

Dressant le sombre panorama d’un monde où des innocents sont la cible de terroristes aveugles et d’armées high tech, où des enfants vont à la guerre et où le climat change, Micheline Calmy-Rey en a appelé à la prise de responsabilité.

Elle a souligné la nécessité de la règle de droit et de la bonne gouvernance, pour la sécurité de tous. Elle a aussi invoqué le respect des fondamentaux humanitaires – les Conventions de Genève.

«Nous cherchons à faire adopter ces principes partout dans le monde. Mais il reste beaucoup à faire. (…) Les crimes contre l’humanité vont constituer le problème politique de demain.»

En conséquence, Micheline Calmy-Rey a plaidé pour des solutions communes et pour un dialogue qui ne se contente pas de rabâcher les positions divergentes.

Critique des politiciens justifiée

En matière de droits de l’homme et de paix, les politiques sont critiqués pour leurs «efforts un peu mous», juge la présidente. Critique justifiée, qui ne doit pas cacher les réussites. Pour elle en effet, «la sécurité des humains s’est améliorée malgré tous les dangers. L’engagement porte des fruits».

Cet engagement fait même des émules. Société civile, entreprises, universitaires sont toujours plus nombreux à assumer une responsabilité sociale, une éthique, des solidarités.

Face à ceux qui s’opposent, crient à la violation de souveraineté, exigent une neutralité inactive ou refusent toute implication du politique face au marché, il faut discuter et faire preuve d’ouverture.

«Le discours à tenir»

Selon la ministre, des succès politiques comme la création du Conseil des droits de l’homme exigent des «coalitions transrégionales d’Etats complices, qui dépassent les barrières religieuses et culturelles et s’engagent ensemble (…). C’est pour moi le modèle pour l’avenir».

Face à la grande question actuelle – «Comment les êtres humains parviendront-ils à vivre en paix, dans la dignité et la liberté?» – il faut une action ancrée dans la réalité. Mais aussi «un système multilatéral cohérent et efficace». Et comme les leaders politiques ne peuvent pas tout résoudre seuls, ils doivent améliorer leur partenariat avec l’économie et la société civile.

Avec ce discours vif et rassembleur, Micheline Calmy-Rey s’est taillé davantage qu’un succès d’estime. «C’est le discours qu’il fallait tenir à un tel auditoire!», estime le Brésilien Ricardo Young Silva, d’Ethos Institute.

«Venant des Etats-Unis, nous aimerions entendre plus souvent des personnalités parler comme elle», reprend Mitchell Kapor, de Kapor Enterprise.

Mohamad Mustafa est conseiller économique de l’Autorité palestinienne. Il acquiesce.«Elle a couvert tous les vrais problèmes, en soulignant leur dimension humaine.»

Les défis de l’UE selon Angela Merkel

Très attendue, Angela Merkel a pris le relais de la conseillère fédérale, avec qui elle s’est par la suite entretenue. Les deux femmes ont abordé la question de l’application des accords bilatéraux existants, mais n’ont pas abordé le différend sur la taxation des entreprises.

Dans son discours, la chancelière allemande, qui coiffe cette année la double présidence de l´UE et du G8, a aussi appelé à la coopération pour relever les défis de la globalisation.

En tant que présidente de l’Union européenne, elle a plaidé pour une plus forte intégration de l’Europe après le rejet de la constitution par les Français et les Néerlandais.

Angela Merkel a par ailleurs présenté l’agenda du G8 sous la présidence de l’Allemagne. Les inégalités économiques doivent selon elle être résolues et le G8 doit mettre un point d’honneur à s’occuper des changements climatiques.

swissinfo, Pierre-François Besson à Davos

La rencontre annuelle du WEF se déroule du 24 au 28 janvier à Davos.
Cette 37e édition accueille 2400 participants de 90 pays. La moitié d’entre eux viennent de l’économie.
Y sont présents 24 chefs d’Etat ou de gouvernement, 85 ministres, les patrons de plusieurs organisations internationales et plus de 480 représentants de la société civile.
Quatre ministres suisses sont aussi de la partie.
Sur le thème de «L’évolution dans l’équilibre des forces», les décideurs y parlent économie, géopolitique, entreprise, technologie et société.

Le World Economic Forum est une fondation créée à Davos en 1971 par Klaus Schwab sous l’appellation de Management Symposium.

Elle a son siège à Cologny, dans le canton de Genève, et emploie plus de 290 collaborateurs.

Son budget annuel dépasse les 100 millions de francs, notamment financés par les cotisations de 1000 entreprises membres.

Le WEF se définit comme «la première plateforme de dialogue au monde» pour les responsables de tous poils.

Il organise à travers le monde toute une série de symposiums, promeut des initiatives et des groupes travail, réalise des études et propose un programme de master.

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