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Elections: la droite nationaliste s’impose à St-Gall et Schwyz

En accordant un 2e siège UDC au gouvernement de Schwyz, Andreas Barraud fait figure de grand vainqueur du jour. Keystone

L'Union démocratique du centre (UDC / droite nationaliste) sort victorieuse des élections tenues dimanche dans les cantons de Schwyz et de St-Gall. Socialistes et démocrates-chrétiens font figure de perdants.

Ces élections cantonales confirment les tendances observées lors des élections fédérales de l’automne dernier.

Dans les deux cantons, les élections de dimanche visaient à renouveler à la fois le Grand Conseil (parlement) et le Conseil d’Etat (gouvernement).

A St-Gall, l’UDC sort largement victorieuse des élections au parlement. La droite nationaliste gagne neuf sièges et en détient désormais 41, devenant ainsi la première force politique de Grand Conseil.

Le Parti démocrate-chrétien (PDC / centre droit) en perd 3 et recule à 33 mandats. Le Parti socialiste laisse 7 fauteuils dans la bagarre pour n’en occuper plus que 16. Quant au Parti radical-démocratique (PRD / droite), il disposera de 23 représentants, soit un de plus qu’actuellement.

Les Verts (4 sièges), les Verts libéraux (1) et le Parti évangélique (2) peuvent maintenir leurs acquis malgré la réduction du parlement de 180 à 120 sièges. Les petits partis auraient facilement pu faire les frais de cette cure d’amaigrissement puisqu’il fallait davantage de suffrages pour décrocher un siège.

Second tour nécessaire

Au niveau du gouvernement, seuls les cinq conseillers d’Etat sortants ont été élus. Selon les résultats publiés par la Chancellerie st-galloise, c’est la directrice de la Justice et Police Karin Keller-Suter (PRD) qui obtient le meilleur score. Elle devance son collègue de parti, le chef des Travaux publics Willi Haag.

Vient ensuite le PDC Josef Keller, en charge de l’Economie. Les deux socialistes ferment la marche: la directrice de la Santé publique Heidi Hanselmann et l’actuelle présidente du gouvernement Kathrin Hilber, à la tête du département de l’Intérieur

En revanche, les deux sièges laissés vacants suite au départ des conseillers d’Etat Hans Ulrich Stöckling (PRD) et Peter Schönenberger (PDC) n’ont pas encore été attribués, aucun candidat n’ayant obtenu la majorité absolue.

Avec 41’609 voix, c’est le poulain de l’UDC Stefan Kölliker qui réalise le meilleur score, devant la démocrate-chrétienne Lucrezia Meier-Schatz. Il faudra donc un second tour, le 4 mai, pour savoir si l’UDC parvient à faire son entrée au gouvernement et si Lucrezia Meier-Schatz accède à l’exécutif de son canton.

Ce duel sera à couteaux tirés. En effet, Lucrezia Meier-Schatz, qui est actuellement membre du Parlement fédéral, s’était attiré l’animosité de l’UDC en dirigeant une enquête contre l’ancien ministre de la Justice Christoph Blocher, le chef de file de la droite nationaliste.

Deuxième siège gouvernemental

Dans le canton de Schwyz, Andreas Barraud est parvenu à décrocher un deuxième siège UDC au gouvernement, ceci au détriment du PRD qui n’en possède plus qu’un. Quant au PDC, il a finalement réussi à maintenir ses trois fauteuils. Mais de justesse.

L’UDC sort également victorieuse des élections législatives. Elle devient la première formation au parlement cantonal, détrônant ainsi le PDC. Elle gagne 14 sièges, passant à 41 fauteuils sur les 100 que compte le législatif cantonal.

Perdant 5 sièges, le PDC n’en occupera plus que 29. En 2000, il en détenait encore 43. Le PS doit abandonner 6 fauteuils (9), et le PRD 3 (21).

Succès historique

Président de l’UDC st-galloise et de l’UDC nationale, Toni Brunner a qualifié les résultats enregistrés par son parti de «victoire historique». «Le PDC a été puni pour le rôle qu’il a joué dans la non-réélection de Christoph Blocher en décembre dernier», selon lui.

Quoi qu’il en soit, ces premières élections cantonales tenues après les élections fédérales de l’automne confirment la grande forme de l’UDC. En octobre dernier, celle-ci avait largement confirmé son statut de premier parti du pays.

swissinfo et les agences

Lors des élections fédérales d’octobre, l’Union démocratique du centre avait recueilli 29% des voix. La droite nationaliste confirmait son statut de premier parti du pays, arrivant loin devant le Parti socialiste (19,5%), le Parti radical (15,6%), le Parti démocrate-chrétien (14,6%) et les Verts (9,6%).

Ces élections avaient vu une forte poussée de l’UDC et des Verts, alors que socialistes et radicaux faisaient figure de perdants.

Mais en décembre suivant, lors de la réélection du Conseil fédéral (gouvernement), les parlementaires n’avaient pas réélu le ministre de la Justice Christoph Blocher, chef de file de l’UDC.

L’UDC avait alors crié à la trahison de la volonté populaire.

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