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En Afrique, la Suisse mise aussi sur le Nigeria

Le ministre suisse de l'Economie, Pascal Couchepin effectue sa première visite d’Etat en Afrique noire. swissinfo.ch

Le Nigeria est aujourd'hui l'un des trois principaux partenaires commerciaux africains de la Suisse. Et c'est pour renforcer les relations avec ce pays phare de l'Afrique occidentale qu'une importante délégation helvétique a fait le voyage de Lagos. Un déplacement d'autant plus important qu'il intervient à la veille de la création d'un grand marché régional.

Pascal Couchepin effectue sa première visite d’Etat en Afrique noire. Mais le décès de sa mère a obligé le ministre suisse de l’économie à différer son départ et à modifier son programme.

Le Conseiller fédéral rejoindra directement samedi la délégation officielle helvétique qui s’est envolée mercredi pour Lagos, la capitale économique du Nigéria.

«Le nombre de représentants de l’économie est le même que lors des précédentes missions économiques effectuées par Pascal Couchepin», précise son porte-parole Robin Tickle.

Cet intérêt n’est pas dû au hasard. Pays le plus peuplé d’Afrique (plus de 100 millions d’habitants), le Nigeria fait en effet figure de leader en Afrique de l’Ouest.

Une cinquantaine de sociétés multinationales helvétiques y sont d’ailleurs déjà implantées, dont des fleurons comme Nestlé, ABB ou Novartis. En outre, le Nigeria est très riche en ressources naturelles.

Depuis plusieurs années, le Nigeria est, avec la Libye, l’un des tous premiers fournisseurs de la Suisse en pétrole. L’or noir constitue d’ailleurs 99,9% des exportations nigérianes vers la Suisse.

Quant aux exportations helvétiques vers le Nigeria, elles se montaient à 94,5 millions de francs l’année passée, dont un tiers pour l’industrie des machines, 24% pour la chimie et un peu plus de 13% pour l’industrie textile.

Des chiffres qui place le Nigeria au troisième rang des partenaires commerciaux de la Suisse en Afrique, derrière l’Afrique du Sud et l’Egypte.

Mais c’est l’avenir qui intéresse surtout les investisseurs suisses. L’Afrique de l’Ouest a, en effet, créé une union douanière et elle cherche à mettre en place une monnaie unique.

C’est la perspective de ce grand marché avec le Nigeria comme pays leader qui offre les perspectives les plus prometteuses, précise Nicolas Imboden, président de la Chambre de commerce Suisse-Afrique de l’Ouest.

A l’occasion du voyage de Pascal Couchepin, le Nigeria et le Bénin vont d’ailleurs devenir officiellement membres de cette chambre de commerce fondée en décembre de l’année dernière.

«La création de ce marché régional va offrir des opportunités qui n’existaient pas avant», souligne Nicolas Imboden, ancien ambassadeur passé à la Société Générale de Surveillance.

«L’Afrique aura de grandes difficultés à fabriquer des produits finis pour l’exportation vers le reste du monde, précise Nicolas Imboden. Les opportunités vont plutôt naître avec le développement des échanges à l’intérieur d’une région comme l’Afrique de l’Ouest».

En outre, la Suisse jouit d’une très bonne presse en Afrique et son industrie est considérée comme fiable. Une donnée essentielle, selon Nicolas Imboden: «pour les Africains, la confiance est très importante. S’ils sont persuadés que vous voulez faire du bon travail avec eux – et pas contre eux – vous pouvez vraiment réussir en Afrique».

Frédéric Burnand

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