Des perspectives suisses en 10 langues

Encourager les entreprises qui favorisent la famille

Ce n'est pas facile de concilier travail et famille, mais c'est possible. Keystone

Les petites et moyennes entreprises (PME) doivent aussi encourager le travail et la famille. Le ministère fédéral de l'Economie publie à leur intention un manuel sur le sujet.

Exemples à l’appui, ce manuel propose aux PME d’améliorer la conjugaison travail et famille en aménageant des horaires de travail et des vacances en tenant compte de la famille.

Concilier travail et famille dans les PME, “c’est possible et cela rapporte”. Forte de cet avis, la ministre suisse de l’Economie Doris Leuthard a présenté lundi un manuel recensant mesures et conseils pour favoriser une gestion d’entreprise favorable à la famille.

Cette initiative est soutenue aussi bien par Pierre Triponez, directeur de l’Union suisse des arts et métiers que par Thomas Daum, directeur de l’Union patronale suisse.

Conçu par le Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO) à l’intention des responsables PME, ce manuel tiré à 7500 exemplaires en français, italien et allemand, sera distribué gratuitement aux patrons intéressés. Une version électronique peut être téléchargée sur Internet.

Deux tiers des salariés concernés

En Suisse, les PME occupent les deux tiers des salariés. Il était donc important pour le gouvernement de leur faire passer son message.

Contrairement à l’opinion dominante, la taille d’une société n’est pas un obstacle à une politique du personnel conciliant travail et vie familiale. Les PME peuvent agir de manière plus flexible et trouver rapidement des solutions adaptées à chaque situation, a déclaré Doris Leuthard en présentant le classeur à la presse.

«Même les petits pas peuvent produire de grands effets», a déclaré la cheffe du Département fédéral de l’économie. Et de citer la flexibilité du temps de travail et le télétravail.

Améliorer les résultats

La conseillère fédérale est convaincue qu’une politique conciliant travail et famille permet d’améliorer les résultats d’entreprise et leur position concurrentielle.

Parmi les avantages, le manuel cite l’amélioration de la productivité des collaborateurs, la baisse des dépenses de recrutement et d’initiation du personnel, l’augmentation de l’attractivité de l’entreprise sur le marché du travail. En outre, une plus large répartition des responsabilités et des connaissances permet de diminuer le risque pour l’entreprise.

Bien qu’elles ne disposent pas de ressources comparables aux grandes entreprises pour lancer des programmes ambitieux, les PME ont cependant en mains d’autres atouts, non moins importants : une petite entreprise requiert moins de formalités et de barrières hiérarchiques.

Elles ont donc plus vite fait d’identifier les besoins des uns et des autres et ont plus de souplesse pour trouver rapidement des solutions adaptées à chaque situation, tout en tenant compte des impératifs de gestion d’entreprise.

Soutien patronal

Le directeur de l’Union suisse des arts et métiers (USAM) et député radical Pierre Triponez a lui aussi vanté l’utilité du manuel PME. L’intégration des femmes ayant des responsabilités familiales dans le monde du travail est essentielle tant du point de vue économique que social, a-t-il relevé.

Pour l’USAM, l’essentiel consiste néanmoins à ce que la conception du droit suisse du travail demeure libérale.

Même son de cloche pour le directeur de l’Union patronale suisse, Thomas Daum. A ses yeux, le mérite principal du manuel est qu’il «ne place pas les PME face à des réglementations et à des instructions», mais se contente de proposer des exemples de bonnes pratiques.

swissinfo et les agences

Outre le Ministère suisse de l’Economie, le projet «Travail et Famille» est soutenu par Migros, Novartis, La Poste, le Groupe Raiffeisen, Nestlé, l’EPFZ, Victorinox et SRG SSR idée suisse.

Ce groupe a mandaté la société bâloise Prognos pour faire une analyse coûts-bénéfices d’une politique d’entreprise favorable à la famille.

Publiée en novembre 2005, cette étude démontre qu’une politique d’entreprise favorable à la famille permet un retour sur investissement de 8%.

La part des femmes actives atteint 74% en Suisse, soit au-dessus de la moyenne des pays e l’UE (62,3%) et de l’OCDE (59,6%).

Des taux supérieurs sont enregistrés en Suède (77%), Finlande (74%) et au Canada (73%).

Dans une étude publiée en 2004, «Bébés et employeurs», l’OCDE a étudié la situation dans divers pays.

Elle a montré qu’en Suède, 72% des mères de petits enfants travaillent.

En comparaison, ce taux n’atteint que 59% au Canada, 52% en Finlande et 49% en Grande-Bretagne.

En conformité avec les normes du JTI

Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative

Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !

Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision