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Feldschlösschen abandonne la bière pour l’immobilier

Le brasseur argovien se débarrasse de son secteur bières et boissons. Feldschlösschen ne sera bientôt plus qu’une simple société immobilière. Dans l’attente de connaître le repreneur, les employés fribourgeois sont à nouveau plongés dans l’inquiétude.

Le brasseur argovien se débarrasse de son secteur bières et boissons. Feldschlösschen ne sera bientôt plus qu’une simple société immobilière. Dans l’attente de connaître le repreneur, les employés fribourgeois sont à nouveau plongés dans l’inquiétude.

Pas de bière sans mousse et pas de fumée sans feu. Les rumeurs de reprise qui circulaient depuis quelque temps à la brasserie Cardinal étaient bien fondées. La maison-mère Feldschlösschen renonce à poursuivre ses activités de production et de distribution de bières et de boissons. Les pourparlers avec un repreneur sont en bonne voie et l’opération devrait être conclue dans les six à neuf mois, a indiqué le président du conseil d’administration, Robert Jeker. Sans révéler de nom, il a évoqué un brasseur européen. Dans les milieux concernés, on cite le danois Carlsberg comme étant sur les rangs.

La décision de Feldschlösschen n’est qu’une demie surprise. Le groupe argovien se débat depuis des années dans des problèmes de rentabilité. Ni la fusion avec son ancien rival zurichois Hürlimann en 1996, ni les fermetures de brasseries et les changements de patron ne sont parvenus à redresser durablement la situation.

Dans un marché de la bière en perte de vitesse, Feldschlösschen a assisté à la baisse de ses ventes, à la dégradation de ses marges et à l’augmentation de ses surcapacités. L’internationalisation des affaires aurait dû être réalisée voici plusieurs années déjà, mais elle a été manquée, estime Robert Jeker. Avec 46 pour cent du marché suisse de la bière, le groupe est trop petit pour rivaliser sur la scène internationale.

Pour l’ancien patron du Credit Suisse, il est aujourd’hui trop tard pour résoudre seul cette accumulation de problèmes. Selon lui, un partenaire d’envergure mondiale connaissant bien le secteur de la bière a toutes les chances de réussir.

En ce qui concerne les emplois, il est acquis que 40 postes seront supprimés au siège de Rheinfelden, sans licenciements. Pour les autres sites, rien n’est décidé. Feldschlösschen emploie environ 2 500 personnes en Suisse. Trois des sept unités de production sont en Suisse romande: la Brasserie valaisanne, à Sion, l’eau minérale Arkina, à Yverdon, et surtout Cardinal, à Fribourg.

Les employés de Cardinal se souviennent encore de la bataille menée pour sauver le site, après la fusion avec Hürlimann. Aujourd’hui, ils sont tiraillés entre l’espoir et l’inquiétude. Un contrat signé avec les autorités fribourgeoises garantit le maintien de la brasserie jusqu’en 2004. Au-delà, l’avenir dépendra du repreneur.

L’an prochain, 125e anniversaire de sa fondation, Feldschlösschen ne sera plus qu’une société immobilière, toujours cotée en bourse. Son portefeuille est considérable: 213 immeubles d’une valeur de plus de 1 milliard de francs, autant que le chiffre d’affaires annuel de la bière et des boissons.

Joël Quilleré

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