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Fiat prive la Suisse d’un top manager

Sergio Marchionne quitte Genève pour Turin. Keystone

Sergio Marchionne a été débauché de la Société Générale de Surveillance (SGS) pour devenir le numéro deux de Fiat.

Son départ pourrait être une perte pour le numéro un mondial de l’inspection industrielle, que Sergio Marchionne a sorti d’une période difficile.

Le groupe industriel italien a annoncé mardi avoir débauché Sergio Marchionne pour remplacer l’administrateur-délégué Giuseppe Morchio.

L’ex-numéro deux a démissionné dimanche, fâché de ne pas avoir été choisi pour remplacer Umberto Agnelli, le patriarche de Fiat décédé vendredi, à la présidence du conseil d’administration.

Ce poste a en effet été offert à Luca Cordero di Montezemolo, un allié de longue date de la famille fondatrice du groupe et actuel patron de Ferrari, filiale de Fiat.

Sergio Marchionne, qui est aussi président du groupe suisse de spécialités chimiques Lonza, est également membre du Conseil d’administration de Fiat depuis 2003, en tant qu’administrateur indépendant.

La société d’investissement Worms, détenue par la famille Agnelli, est en effet le principal actionnaire de la SGS, qui emploie 36’000 personnes dans le monde.

«Mauvaise surprise»

«C’est une très mauvaise surprise (pour les actionnaires de la SGS)», a déclaré Ronald Wildmann, analyste à la Banque Leu. Et d’ajouter: «Aucun des candidats possibles n’est connu du public.»

Pourtant, la société suisse de certification, basée à Genève, n’a pas perdu de temps et annoncé aussitôt la nomination de Werner Pluss, engagé en 1966 et actuel responsable de la division pétrole, gaz et produits chimiques.

Sergio Marchionne a apporté son soutien à son successeur, avec qui il a indiqué «avoir eu le privilège de travailler intensément durant ces trente derniers mois».

L’italo-canadien est connu pour avoir permis à la SGS de redevenir l’une des sociétés suisses les plus performantes de ces dernières années. Sous son règne, l’action SGS a presque triplé, bien qu’elle ait perdu 7% cette année.

Sergio Marchionne était arrivé à la SGS en 2002, après avoir passé plusieurs années à la Lonza où il a gagné le respect des analystes.

Un sauveteur

Durant sa carrière en Suisse, Sergio Marchionne s’est aussi taillé la réputation de «sauveteur», ce qui pourrait rendre service à Fiat, dont il devient ainsi le cinquième directeur général en deux ans.

Le groupe italien a en effet traversé une grave crise il y a deux ans, après que sa division de construction automobile a enregistré des pertes de 4,6 milliards de francs suisses.

L’administrateur-délégué de l’époque, Paolo Cantarella, avait alors été remplacé par Giuseppe Morchio. Ce dernier a entrepris de remettre Fiat sur pied et, après avoir supprimé 8000 postes, amélioré les relations du groupe avec les syndicats.

Reste maintenant aux deux nouveaux dirigeants de poursuivre le redressement d’un groupe dont le sort reste aux mains des banques et de son partenaire américain General Motors.

swissinfo et les agences

Sergio Marchionne a été nommé administrateur-délégué (numéro 2) de Fiat.
Cet Italo-Canadien faisait déjà partie du conseil d’administration de Fiat depuis 2003, comme indépendant.
Agé de 52 ans, M. Marchionne était jusqu’à présent directeur général du groupe suisse de certification Société Générale de Surveillance (SGS) fondé en 1878 à Genève et qui emploie 36’000 personnes dans le monde.
Pour le remplacer, cette dernière a aussitôt désigné Werner Pluss, actuellement responsable du secteur pétrole, gaz et chimie.

– En 2002, la construction automobile de Fiat a enregistré des pertes de 4,6 milliards de francs suisses.

– L’administrateur-délégué, Paolo Cantarella, a alors été remplacé par Giuseppe Morchio, lequel a entrepris de remettre Fiat sur pied, notamment en supprimant 8000 postes.

– Reste aux deux nouveaux dirigeants de poursuivre le redressement d’un groupe dont le sort reste aux mains des banques et de son partenaire américain General Motors.

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