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ABB est sévèrement sanctionné

ABB a effectué un plongeon sans précédent mardi à la Bourse suisse.

Au lendemain de la publication d’un avertissement sur ses résultats, le groupe helvético-suédois a vu le cours de son action s’effondrer de 62%.

Les investisseurs semblent avoir perdu toute confiance. Il y a un mois, Jürgen Dormann confirmait une amélioration de la rentabilité de ABB à la fin de cette année. Or, le groupe doit désormais déchanter.

L’annonce lundi soir d’une révision à la baisse des objectifs de bénéfice pour 2002 a jeté un froid glacial. Mardi à midi, le titre ABB plongeait de 48% pour atteindre un nouveau plancher historique de 2,80 francs, dans un marché (SMI) en léger repli (- 0,8%).

Depuis le début de l’année, la capitalisation boursière du groupe s’est ainsi réduite de 87%. «La maigre confiance dont jouissait la toute nouvelle direction est désormais détruite», commente Olivier Balsiger, analyste à la Banque cantonale vaudoise (BCV).

Jusqu’à présent, les affaires opérationnelles portaient encore ABB, explique en substance l’analyste. Sur ce plan, les objectifs étaient atteints. Désormais, ce capital-là est lui aussi entamé. Ce qui ne fait qu’aggraver les difficultés liées au dossier de l’amiante.

Quelque 102 000 plaintes en suspens

Le groupe a provisionné 940 millions de dollars (1,41 milliard de francs) pour le règlement des procès liés à l’amiante intentés contre sa filiale Combustion Engineering (CE) aux Etats-Unis. A la fin juin, 102 000 plaintes étaient encore en suspens.

ABB doit donner jeudi des détails sur l’état du dossier, dans le cadre de la publication de ses résultats pour le 3e trimestre. Il a d’ores et déjà laissé entendre que Combustion Engineering pourrait être placée sous la protection de la loi américaine sur les faillites.

Quoi qu’il en soit, rétorque le porte-parole du groupe ABB Wolfram Eberhardt, l’avertissement sur résultats n’a absolument rien à voir avec le problème de l’amiante. Ce sont deux affaires distinctes.»

Des résultats en deçà des prévisions

L’avertissement signifie que l’objectif de 4 à 5% de marge opérationnelle (EBIT) annoncé par l’ex-homme fort du groupe Jörgen Centerman ne pourra pas être réalisé. Officiellement, à cause de «la faiblesse persistante des marchés»

Le géant industriel reconnaît aussi que le programme de réduction des coûts dévoilé cet été – avec notamment la suppression de 12 000 emplois de par le monde – n’apporte pas tous les résultats escomptés.

«Nous devons réexaminer nos coûts de manière critique», dit Wolfram Eberhardt. Mais il ne faut pas s’attendre pour jeudi à l’annonce d’un nouveau programme d’économies de cette ampleur.»

Les banques s’alignent sur les investisseurs

A l’instar des investisseurs, les banques n’ont pas tardé à sanctionner le groupe. La BCV, la banque Sarasin, HSBC, le Credit Suisse First Boston (CSFB) et la banque allemande WestLB Panmure ont toutes dégradé l’action ABB.

Très sévère, la banque Sarasin écrit que «Jürgen Dormann a déjà perdu la confiance placée en lui». Pour sa part, l’agence de notation américaine Moody’s a réduit de «Baa2» à «Baa3» son «rating» pour les dettes de premier rang du groupe. Et d’autres révisions sont envisagées.

swissinfo avec les agences

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