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Crise économique: l’industrie paie le prix fort

En un an, 5700 emplois ont été supprimés dans la construction. Keystone Archive

Le Secrétariat d'Etat à l'économie n'est pas optimiste. Le taux de chômage pourrait atteindre 3,6% l'an prochain.

C’est l’industrie qui trinque le plus. Près de 28 000 emplois sont passés à la trappe depuis le début de l’année.

Le baromètre de l’emploi au 3e trimestre de l’Office de la statistique (OFS) enregistre une légère baisse, de 0,2% par rapport à 2001. Elle se traduit par la perte de 5800 emplois.

L’horizon n’est pas près de se dégager. Et cela malgré une légère embellie de la conjoncture au troisième trimestre annoncée jeudi par le Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO).

Les prévisions du SECO pour 2003 ont été revues une nouvelle fois à la baisse. Le taux de chômage devrait prendre l’ascenseur et atteindre 3,6%. Contre 3% pour le mois d’octobre.

On aura largement dépassé la moyenne des 100 000 chômeurs (2,8%) sur laquelle tablait Pascal Couchepin pour faire passer la nouvelle loi sur le chômage.

La construction souffre

Les principales victimes du ralentissement conjoncturel sont les employés de l’industrie. La branche a perdu 27 900 emplois.

Le secteur de la construction alimente en grande partie ce recul. 5700 emplois ont été supprimés en un an.

«Ces résultats sont indépendants des facteurs saisonniers. Le deuxième trimestre 2002 a été encore plus mauvais», souligne Alain Vuille, collaborateur de la Section marché du travail de l’OFS.

Et ça ne va pas s’améliorer au 4e trimestre. Les entrepreneurs ne prévoient pas d’engager de si tôt.

«L’indice des perspectives d’occupation dans la construction a fortement baissé, tant par rapport au 2e trimestre que par rapport à l’an dernier», explique-t-il.

La métallurgie (-5200) ainsi que les machines et les équipements (-4300) ont aussi subi de lourdes pertes.

En revanche, les industries chimique (+2100) et alimentaire (+1800) sortent leur épingle du jeu.

Le social et la santé sont stables

«Il n’y a aucun secteur où les perspectives soient favorables. Seuls la santé, le social, l’enseignement et le commerce montrent une certaine stabilité», constate Alain Vuille.

Le tertiaire a en effet connu une hausse des postes de travail de 0,8%. 22 000 emplois ont été crées, pour moitié dans la santé et le social.

L’OFS note encore qu’en phase de récession, ces professions sont celles qui souffrent le moins. La santé florissante du social peut s’expliquer par l’augmentation du chômage.

L’enseignement se porte aussi plutôt bien avec une progression de 5000 emplois. Expo.02 a eu, pour sa part, une influence favorable dans le domaine associatif au 3e trimestre (+3300).

L’OFS relève par contre un recul relativement important dans les activités récréatives, culturelles et sportives, ainsi que dans les postes et télécommunication.

Le nord-ouest et la région lémanique moins touchés

Seules deux régions ont échappé au recul général de l’emploi au 3e trimestre 2002.

Les emplois ont progressé dans la région de Bâle-Argovie de 0,9%. L’arc lémanique a également sauvé la mise avec une hausse de 0,3%.

swissinfo/Anne Rubin

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