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Depuis 20 ans, la Suisse est aux portes de Paris

Vingt ans déjà que le TGV fait halte en gare de Lausanne. Keystone

Le train à grande vitesse (TGV) français roule sur les rails helvétiques depuis 1984. En 20 ans, il s’est imposé pour relier les villes de l’Ouest de la Suisse à Paris.

Malgré cet indéniable succès, un nouveau concurrent imprévu se développe: le voyage organisé en car.

Les TGV ont opéré une révolution des transports. En France surtout, mais aussi en Suisse. Il y a 30 ans, aller à Paris depuis Lausanne ou Berne représentait un réel voyage. Aujourd’hui, les voyageurs ne sont pas rares à effectuer l’aller-retour dans une journée.

Lorsque le TGV a débarqué en Suisse, à Genève en 1981 puis à Lausanne en 1984, près de 400’000 voyageurs empruntaient chaque année le train orange. Désormais, sur la seule ligne de Lausanne, 1,4 million de personnes embarquent chaque année dans les rames devenues grises et bleues entre-temps, dont 850’000 pour un trajet transfrontalier.

Une évolution différente



Dans l’Hexagone, l’évolution s’est faite progressivement: d’abord par des liaisons radiales de la province vers Paris. Puis ces liaisons ont été interconnectées en évitant la métropole, ce qui permet les liaisons actuelles du type Le Havre-Marseille ou Genève-Montpellier.

La France a parié sur la vitesse, alors que la Suisse mise tout sur la cadence et les correspondances, notamment par son nouvel horaire Rail 2000, déclare Davide Demichelli, porte-parole de l’Office fédéral des transports (OFT).

«Par rapport à la France, la Suisse correspond à une région comme celle de Rhône-Alpes, explique-t-il. Notre pays peut donc avoir un regard admiratif sur le réseau des TGV français sans avoir honte de ses propres choix».

Le porte-parole de l’OFT précise par ailleurs que la Suisse est directement reliée aux grandes villes françaises par le TGV, mais également allemandes et italiennes par les trains rapides de ces deux pays.

Mais le TVG ne représente pas qu’un lien avec la France. «Indirectement, nous disposons aussi de correspondances rapides avec la Belgique et la Grande Bretagne, par le TGV», rappelle Davide Demichelli.

Un concurrent inattendu

Malgré son succès, le TGV doit désormais faire face à un nouveau concurrent. «Ce ne sont pas les compagnies d’avion low cost telles EasyJet qui nous concurrencent le plus, mais les entreprises de cars», indique Georges Oberson, directeur de la société Lyria qui exploite les TGV au départ de Lausanne et de Zurich.

Les autocaristes proposent en effet des voyages accompagnés pour l’entier du séjour. Même si le parcours est plus long qu’en TGV ou en avion, beaucoup de personnes apprécient d’être emmenées directement à l’hôtel, puis de disposer du car pour les déposer en différents endroits de Paris.

Pour maintenir ses positions, le TGV améliore son offre. Les TGV au départ de la Suisse devraient se révéler toujours plus intéressants, selon Georges Oberson.

D’abord par les horaires: la société Lyria gérera aussi les trains au départ de Genève dès le 1er janvier 2005. «Cela nous permettra d’alterner les départs avec Lausanne, pour en avoir presque toutes les heures de l’une des deux villes», précise le directeur.

Mais l’amélioration naîtra aussi de changements à venir: dès 2007, la nouvelle ligne de l’Est de la France sera achevée et les TGV de Zurich ne passeront plus par Berne et Neuchâtel, mais desserviront Bâle, jusque là parent pauvre. La ville rhénane sera alors distante de moins de quatre heures de Paris, quatre fois par jour.

Des améliorations sont aussi opérées sur la ligne reliant Lausanne à Paris, ce qui réduira le temps de parcours depuis la ville lémanique à moins de 3h30 dans quelques mois, contre 3h40 actuellement. Enfin, la ligne des «Carpates» permettra de relier Genève à la Ville lumière en 2h55, contre 3h30 actuellement.

Villars proche de Paris

Dans le sens France-Suisse, la ligne de Lausanne vise à attirer les Parisiens, avec le «TGV des Neiges», qui poursuit sa route jusqu’à Brigue 4 à 5 fois par semaine en hiver, deux fois le reste de l’année.

«Pour la première fois, l’hiver dernier, nous n’avons pas pu satisfaire tout le monde, nos trains ont été plusieurs fois complets», note Georges Oberson.

Et grand avantage du TGV des neiges: il fait de Villars-sur-Ollon (Alpes vaudoises) la station de montagne la plus proche, en temps, de Paris. Pour l’hiver 2003/2004, le train a emmené 17’500 personnes jusqu’en Valais, contre 5200 la première année d’exploitation.

swissinfo et Frédéric Burnand (ats)

– Confrontés à la concurrence de l’aviation, les chemins de fer français (SNCF) lancent l’idée d’un train à grande vitesse au milieu des années 60.

– Le premier prototype sort d’usine en octobre 1971.

– Le président Mitterrand inaugure la première ligne à grande vitesse (Paris-Lyon) le 22 septembre 1981.

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