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Genève en guerre contre les polluants chimiques

Philippe Roch, patron de l'Office fédéral de l'environnement, entend démontrer tous les avantages de Genève. Keystone Archive

Les autorités suisses espèrent accueillir à Genève le siège du secrétariat de la «Convention de Stockholm» sur les polluants organiques persistants (POP).

Une septième session de négociations sur ce texte s’est ouverte lundi dans la cité de Calvin.

La Convention de Stockholm vise à éliminer au niveau mondial douze produits chimiques hautement toxiques et difficilement dégradables, regroupés sous l’appellation de polluants organiques persistants (POP).

Jusqu’à vendredi, Genève accueille la septième session de négociations avant l’entrée en vigueur de cette convention. Elles ont pour but de fixer les conditions nécessaires qui permettront la tenue de la première Conférence des parties signataires de la Convention, prévue pour 2005 à Punta del Este, en Uruguay, en 2005.

Durant cette session, la Confédération compte tout mettre en œuvre pour recevoir le siège permanent du Secrétariat de la Convention. Et Genève, malgré la concurrence de l’Allemagne et de l’Italie, reste son meilleur atout.

Des synergies évidentes

En effet, la cité de Calvin abrite déjà les sièges des secrétariats des Conventions de Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontaliers de déchets dangereux et de Rotterdam sur le commerce de produits chimiques dangereux (PIC).

Dès lors, l’implantation à Genève, dans la Maison internationale de l’environnement, de ce troisième secrétariat constituerait une évolution logique. En raison dune évidente proximité qui faciliterait les échanges entre ces trois institutions.

De son côté, l’Office fédéral de l’environnement, des forêts et du paysage (OFEFP) s’est refusé à tout commentaire à ce propos jusqu’à jeudi. La seule information connue étant que la Suisse s’est acquittée d’une offre de 1,6 million de francs pour faciliter cette installation.

Une solidarité sans faille

Avant cela, les discussions de cette septième et sans doute ultime session de négociations s’attarderont sur plusieurs questions liées à l’utilisation des POP.

Comment les éliminer? Comment soutenir les pays en voie de développement dans cette tâche? Que faire contre les pays qui ne respectent pas la convention ou comment élaborer un plan de mise en œuvre au niveau national?

«Les POP sont un problème de dimension globale», a lancé Philippe Roch, lors de l´ouverture de la conférence. Ils provoquent, entre autres, chez l’homme des défaillances du système immunitaire ou des troubles du système nerveux.

Le directeur de l’OFEFP estime en outre que Berne s´implique dans ces négociations et se montre solidaire des pays qui ne disposent pas des moyens techniques et financiers pour éliminer ces produits.

Ratifications manquantes

La convention de Stockholm règle en outre la production, l’utilisation et le commerce de ces substances sur le plan international.

Le chef de l’OFEFP s’est en outre montré un ardent défenseur du principe de précaution en proposant l’interdiction des nouvelles substances pouvant s’avérer dangereuses.

Mais il faudra encore attendre au mieux quelques mois avant que ce texte n’entre en vigueur. En juin dernier, la Suisse est devenue le 34e pays à le ratifier, mais il n’entrera pas en vigueur avant que 50 pays n’aient eu la même attitude.

swissinfo et les agences

Du 14 au 18 juillet, Genève accueille la septième session de négociations avant l’entrée en vigueur de la convention de Stockholm relative à l’éradication des POP.
Une occasion de se mettre en valeur pour recevoir le siège du secrétariat de la convention.
L’Allemagne et l’Italie lui font concurrence.

– Les POP sont stockés dans les graisses animales. Un processus de bio-accumulation apparaît au fil de la remontée de la chaîne alimentaire. On les trouve principalement dans les poissons, les viandes et le lait.

– Chez les animaux, ils génèrent un accroissement de la stérilité entraînant une baisse de l’effectif des populations. Des dysfonctionnements hormonaux, des mutations sexuelles, des anomalies de comportement, tumeurs, cancers et de graves malformations congénitales.

– Chez l’homme, ils engendrent cancers, tumeurs, troubles du système nerveux, déficiences du système immunitaire, augmentation des cas de stérilité, modifications de comportements sexuels, diminution de la production de lait chez les mères et une augmentation des maladies de type diabète.

– Comme ces composés ne se dégradent que très lentement dans un environnement naturel, il faut éviter leur production à la source. La convention de Stockholm cherche donc à supprimer les sources de POP comme les stocks présents dans la nature.

– Les pays qui participent à ces négociations acceptent ainsi d’établir des programmes d’action et de recherche afin de diminuer la présence de ces substances et de mieux connaître leurs effets sur l’homme.

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