Grâce à l’Europe, la nature est reine en Suisse
Lancée voici cinq ans, l'Année européenne de la conservation de la nature a dopé les projets suisses. Près de 600 idées ont été réalisées.
Plantation de haies dans les villes et les campagnes, chemins paysagers, revalorisation des ruisseaux, piscines écologiques. Autant de projets environnementaux qui ont vu le jour depuis 1995, date de l’Année européenne de la conservation de la nature (AECN).
Au total, ce ne sont pas moins de 558 chantiers écologiques qui ont été réalisés sur l’ensemble du territoire suisse. Afin de soutenir cet élan, la Confédération a aussi mis du sien en investissant 10 millions de francs.
Ce geste a incité divers organismes à se lancer, eux aussi, dans la bataille. Au total, quelque 30 millions de francs ont ainsi été attribués à des réalisations en faveur d’un meilleur respect de la nature.
Sensibilisation du public et des autorités
L’Office fédéral de l’environnement des forêts et du paysage (OFEFP) vient de tirer un bilan positif de l’exercice. «Les projets initiés durant l’AECN’95 ont apporté des améliorations concrètes à la situation de l’environnement en Suisse», souligne Willy Geiger.
Pour le sous-directeur de l’OFEFP, «ils ont surtout permis de sensibiliser de nombreuses personnes – y compris les autorités – à la question de la protection de la nature».
Et de rappeler que, durant ces six dernières années, la plupart des cantons ont créé des offices chargés de la protection de l’environnement. Ce qui laisse présager d’un véritable ancrage de la question dans la politique suisse des années à venir.
Une meilleure collaboration
Les projets initiés dans le cadre de l’AENC’95 ont encore favorisé la coopération entre les différents secteurs concernés. Et Erich Kohli, chef de la section de protection des espèces et des biotopes à l’OFEFP, de citer l’exemple de l’étang de rétention créé dans la région de Sempach, un territoire principalement consacré à l’agriculture intensive.
«La mise en oeuvre d’un étang visant à décanter les eaux et à réduire la pollution due aux phosphates a démontré qu’il a été possible de faire converger des intérêts apparemment aussi divers que ceux de l’agriculture, de la protection des eaux et de la conservation de la nature».
La protection de l’environnement tend donc à devenir une tâche générale autant qu’interdisciplinaire. Une dynamique que OFEFP espère voir se développer de manière durable.
Des lois en faveur de la nature
«Certes, la Confédération ne débloque plus de fonds spéciaux pour soutenir des projets ponctuels. Mais la notion de protection de l’environnement a fait son chemin jusque dans les textes de loi, affirme Willy Geiger. Nous avons désormais une législation propre à soutenir efficacement les mesures environnementales».
Et de rappeler que la législation agraire a notamment fait un bon en avant grâce à la mise en œuvres de paiements directs écologiques qui favorisent une agriculture plus respectueuse de l’environnement.
«En outre, rappelle Willy Geiger, la nouvelle législation sur la protection des eaux prévoit d’allouer des indemnités incitatives pour améliorer le secteur. Soixante millions de francs peuvent ainsi être versés chaque année pour financer de bons projets».
«Toutefois, déplore Willy Geiger, jusqu’à ce jour, les cantons n’ont utilisé qu’une toute petite partie de la somme mise à disposition».
Vanda Janka
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