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La confiance revient à la bourse

A Wall Street, on applaudit à nouveau. Reuters

Les plans de sauvetage des marchés financiers annoncés depuis dimanche semblent avoir rassuré les investisseurs. Lundi, la plupart des bourses mondiales s'affichaient en hausse de près de 10%. Et la tendance semble se confirmer mardi.

Après les quelque 1700 milliards d’euros (2600 milliards de francs) mis sur la table lundi par les pays européens dans le cadre de leurs mesures de soutien au secteur bancaire, le rebond boursier entamé lundi sur les marchés européens
s’est poursuivi mardi à l’ouverture.

A l’image des autres places financières, tirées par l’avancée record de Wall Street la veille, la Bourse suisse a démarré la séance sur un bond de plus de 3%. Vers 09h36, l’indice Swiss Market Index (SMI) des 20 valeurs vedettes helvétiques s’envolait de 3,77% repassant au-dessus de la barre des 6000 points.

Lundi, la Bourse suisse a enregistré sa plus fort hausse en une seule séance depuis l’introduction il y a 20 ans du SMI avec un gain de 11,39%.

Fin de la semaine noire

La chasse aux bonnes affaires se poursuit également sur les autres marchés européens, sur fond d’optimisme retrouvé. A Francfort, l’indice Dax des trente valeurs vedettes grimpait de 3,28% en début de matinée, après avoir engrangé plus de 11% la veille. A Paris, le CAC40 gagnait 4,52%, alors que le Footsie s’appréciait de 4,65% à Londres.

Plus tôt en matinée, à Tokyo, le Nikkei a clôturé sur la plus forte hausse de son histoire, soit 14,15%. La Bourse japonaise, fermée lundi pour jour férié, regagnait ainsi près de la moitié du terrain perdu lors de son krach de la semaine dernière (-24,33%). Quant aux autres bourses asiatiques, après leur envol de lundi, elles ont continué mardi leur progression, à un rythme moins exceptionnel mais tout de même soutenu.

Lundi soir, Wall Street avait exulté avec un gain record de 11,08% pour l’indice Dow Jones. Seules Bourses européennes en repli la veille, les deux places de Moscou ont ouvert en forte hausse mardi matin.

Malgré cela, la publication prochaine de mauvais indicateurs économiques pour les pays occidentaux pourrait vite doucher l’enthousiasme boursier, selon des analystes.

Pas de cadeaux

Du côté des dirigeants européens, la crainte existe de voir les opinions publiques se retourner contre des plans qui comprennent des sommes astronomiques en faveur des institutions jugées responsables de la crise.

«Il ne s’agit pas de faire des cadeaux aux banquiers, il s’agit de faire en sorte que les consommateurs, les investisseurs puissent continuer à fonctionner d’une façon rationnelle», a déclaré le président de l’Eurogroupe et Premier ministre luxembourgeois Jean- Claude Juncker.

«Les banques qu’on assistera devront payer», a-t-il ajouté. Les garanties seront payantes au prix du marché pour les banques qui en bénéficieront, ont insisté les dirigeants européens.

Ils jugent crucial ce dispositif de soutien aux échanges interbancaires, qui sont pratiquement à l’arrêt. Les banques ne se prêtent plus entre elles, car elles ont peur des faillites. Et elles accordent moins de crédits aux ménages et aux entreprises.

Nouvelles mesures américaines

Outre-Atlantique, le gouvernement américain a annoncé mardi de nouvelles mesures pour sortir le système financier de l’ornière. George W. Bush a indiqué que son administration allait utiliser une partie du plan de sauvetage de 700 milliards de dollars pour «injecter du capital dans les banques via l’achat d’actions».

Le secrétaire au Trésor Henry Paulson a précisé que 250 milliards de dollars (283 milliards de francs) seront consacrés à cet effet et que neuf grandes institutions avaient accepté que l’Etat prenne une participation à leur capital. Il s’agit de Citigroup, JPMorgan Chase, Bank of America, Wells Fargo, Goldman Sachs et Morgan Stanley, Merrill Lynch, Bank Of New York Mellon et State Street.

Henry Paulson a précisé qu’en contrepartie, ces établissements bancaires devront accepter des restrictions des rémunération de leurs cadres supérieurs.

swissinfo et les agences

Ces dernières semaines, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, l’Allemagne, la Russie, le Japon et d’autres pays industrialisés ont mis sur la table des sommes à hauteur de plusieurs milliards d’euros pour restaurer la confiance des investisseurs.

Lundi, une nouvelle série d’interventions a été annoncée au lendemain des sommet de crise qui se sont tenus dimanche à Paris et à Washington.

Au total, les 15 pays de la zone euro vont une nouvelle fois débloquer une somme astronomique, soit près de 1700 milliards d’euros.

Ils se sont entendus sur un plan d’action qui comprend deux grands principes: l’entrée possible des Etats dans le capital des banques en difficulté et la garantie apportée par les gouvernements aux prêts interbancaires.

Dans le détail, Berlin a annoncé 480 milliards d’euros, Paris 360 milliards, La Haye 200 milliards, Madrid et Vienne 100 milliards chacun, Lisbonne 20 milliards.

L’Italie a annoncé qu’elle dépenserait «autant que nécessaire» pour ses banques.

Ces chiffres des pays de la zone euro s’ajoutent au plan britannique qui avait montré la voie la semaine dernière avec 380 milliards d’euros.

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