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La Corée du Sud met Novartis sous pression

Le Glivec est l'un des médicaments-vedette du groupe pharmaceutique suisse. www.novartis-pharma.ch

La Corée du Sud refuse de payer à Novartis un «prix raisonnable» pour le Glivec. Un médicament efficace contre une forme de leucémie foudroyante.

La Corée du Sud dénonce la «cupidité» de Novartis et des autres multinationales de la pharmacie. Elle refuse de payer pour leurs médicaments les plus sophistiqués le même prix que les pays les plus riches de la planète.

C’est le cas du Glivec, l’un des médicaments-vedette du groupe suisse. Il sauve d’une mort certaine des milliers de malades atteints de l’une des formes de leucémie considérée, jusqu’ici, comme impossible à traiter.

Le gouvernement sud-coréen refuse de verser à Novartis plus de 17 862 won (21,90 francs suisses) pour une dose de 100 mg de Glivec.

Risque de contagion au reste de l’Asie

La firme suisse articule, pour sa part, la somme de 24 050 won (30,60 francs suisses). Le système d’assurance publique sud-coréen prend à sa charge les deux tiers des prix des médicaments. Le dernier tiers est à la charge des malades.

Depuis près d’un an, Novartis tente de persuader les autorités coréennes de la santé de se montrer raisonnables. En vain.

«Si les Coréens ne cèdent pas sur le prix, les autres pays d’Asie adopteront la même attitude à l’égard des multinationales de la pharmacie», déclare un analyste de la banque HSBC à Tokyo.

«Novartis et les autres devront soit céder soit se priver de l’accès au plus vaste marché asiatique. Et nul doute que la Chine suit de très près l’évolution de la controverse entre le gouvernement coréen et le groupe suisse», ajoute-t-il.

Chez Novartis à Séoul, l’on regrette, selon le Financial Times, que le ministère de la Santé n’ait toujours pas pris de décision au sujet du remboursement du Glivec.

Cela prive ainsi des centaines de malades coréens d’un traitement susceptibles de leur éviter la mort.

Un effet désastreux

Un analyste de Credit Suisse First Boston note que cette attitude de la Corée du Sud est sujette à caution.

«C’est la troisième économie d’Asie. La deuxième après le Japon à avoir accéder au club des pays riches de l’OCDE.Mais elle adopte le même comportement qu’un pays en voie de développement», note-t-il.

L’effet risque d’être désastreux pour Novartis. Loin de céder, le groupe suisse pourrait décider de réserver ses nouveaux produits aux pays qui sont en mesure de se les offrir. Entendez l’Europe, l’Amérique du Nord et le Japon.

swissinfo/Georges Baumgartner à Tokyo

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