Le black out électrique européen n’a pas touché la Suisse

Dans la nuit de samedi à dimanche, une grande partie de l'Europe s'est retrouvée dans l'obscurité totale. Le problème n'a pas eu de conséquences en Suisse.
C’est une défaillance de deux lignes à très haute tension en Allemagne qui est à l’origine de la panne. Par effet domino, le déséquilibre général s’est étendu à toute l’Europe.
La panne n’a eu aucune conséquence directe pour les Suisses. La société Etrans, bureau de coordination du réseau haute tension créé en 1999 par sept compagnies suisses d’électricité, est parvenue à maintenir l’alimentation en courant dans le pays.
Pour ce faire, l’alimentation des stations électriques de pompage a été coupée, a indiqué à Monika Walser, responsable de la communication de Etrans.
Les économies de courant ainsi réalisées ont permis à la Suisse de réduire considérablement les importations de courant en provenance d’Allemagne. En outre, les centrales électriques de Suisse ont fonctionné ‘à plein régime’.
Pour Monika Walser, cet incident n’est pas comparable avec le black out qui avait frappé l’Italie et une partie de la Suisse en 2003. Les leçons ont été tirées de cet événement et la coordination du réseau a été améliorée.
Origine allemande de la panne
Cette fois, la panne trouve son origine en Allemagne. Selon un porte-parole d’un des grands groupes privés de fourniture d’énergie en Allemagne, RWE, c’est la brutale chute de température qui a entraîné ‘une surchauffe’ du réseau allemand.
Deux lignes à très haute tension (400’000 volts) sont à l’origine du problème et plusieurs centaines de milliers d’habitants de région de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, notamment près de Cologne, ont été touchés.
L’aéroport de Cologne-Bonn a lui aussi été brièvement affecté par la coupure de courant, mais la mise en route des générateurs de secours a permis la continuité des activités de l’aéroport.
Tout près du black out total
En France, pas moins de cinq millions de personnes ont été affectées. En Italie, des pannes d’électricité de grande ampleur ont aussi affecté plusieurs régions et en Belgique, ce sont les Flandres qui ont été le plus touchées.
D’autres pays comme l’Espagne, le Portugal, les Pays-Bas et l’Autriche ont également été touchés. Au total, 10 millions d’Européens ont été privés d’électricité.
«On est passé pas très loin d’un ‘black out’ européen», a confirmé le porte parole de la firme électrique allemande.
Pour rétablir l’équilibre, des systèmes de sécurité automatiques coupent brutalement une partie de la consommation. «C’est le seul moyen pour éviter un effondrement complet. Tout s’est déroulé en quelques secondes», a-t-il conclu.
swissinfo et les agences
Il y a un peu plus de trois ans, la Suisse avait été montrée du doigt après un black-out qui avait affecté l’Italie le 28 septembre 2003, suite à la chute d’un arbre sur la ligne à haute tension du Lukmanier.
Cette ligne acheminait en effet du courant depuis la Suisse vers la Péninsule. L’Italie et la France avaient accusé les gestionnaires suisses du courant d’avoir mal réagi, des critiques qu’Etrans avait rejeté.
La Suisse était en revanche seule en cause le 22 juin 2005 lorsqu’une ligne à haute tension surchargée avait cédé en Suisse centrale, entraînant une panne gigantesque du réseau ferroviaire. Quelque 2000 trains et 200’000 voyageurs avaient été été bloqués pendant plusieurs heures.
Sur le plan suisse, un cinquième des besoins énergétiques sont couverts par l’énergie électrique. Les centrales électriques avec bassin d’accumulation produisent un tiers de l’électricité indigène, les centrales au fil de l’eau un quart et le nucléaire 40%.
La Suisse étant importatrice nette, elle souhaite un nouvel accord bilatéral avec l’Union européenne (UE) dans le domaine de l’électricité. Il devra porter sur la sécurité de l’approvisionnement, l’accès au marché et la promotion des énergies renouvelables.
Le peuple a refusé la libéralisation du marché en 2002. Une nouvelle loi est en préparation, qui envisage une ouverture du marché en deux étapes. Elle entrera en vigueur en 2008 au plus tôt.

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