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Les partisans de la caisse maladie unique montent au front

Selon le comité, le système actuel ne profite pas aux patients. Keystone

Le comité favorable à la caisse maladie unique – en lieu et place des 87 existantes - monte au créneau en vue de la votation du 11 mars prochain.

Avec la caisse unique, les primes seraient fixées en fonction de la capacité économique des assurés et de leur patrimoine.

Les scénarios d’horreur propagés par le lobby des caisses maladie quant aux coûts qu’entraînerait l’adoption de l’initiative populaire visent uniquement à faire peur aux électeurs, a déclaré la présidente du comité pour une caisse unique Therese Frösch.

Pour la députée bernoise du parti des Verts: «Les profiteurs du système actuel sont inquiets».

Un mythe

Présidente de la Fédération romande des consommateurs, Monika Dusong estime pour sa part que le système de pseudo-concurrence entre les 87 caisses existantes a échoué.

Pour preuve, depuis l’introduction de l’assurance maladie obligatoire en 1996, les coûts de la santé ont augmenté de 46%, tandis que les primes ont bondi de 70%.

Pour la Neuchâteloise, la concurrence dans le domaine de l’assurance de base est un mythe car le catalogue des prestations à rembourser est strictement identique d’une caisse à l’autre.

Les primes dépendent moins de la consommation médicale que de critères comme la compensation des risques entre les caisses, le niveau des réserves ou les dépenses publicitaires.

Une caisse unique serait en revanche un établissement indépendant d’intérêt public sans but lucratif et qui défend les intérêts des assurés, a ajouté Monika Dusong.

Comme une autre assurance sociale

Le coprésident du syndicat UNIA Andreas Rieger a lui aussi estimé qu’il n’y a pas de raison pour que l’assurance maladie fonctionne différemment des autres assurances sociales.

Il ne viendrait pas à l’esprit du Conseil fédéral de considérer l’AVS, l’assurance chômage ou la Suva comme des «monstres non démocratiques», a-t-il dit en reprenant les critiques du ministre de l’Intérieur Pascal Couchepin à l’encontre de la caisse unique.

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Assurance maladie

Ce contenu a été publié sur Depuis 1996, avec l’entrée en vigueur de la Loi fédérale sur l’assurance maladie (LAMal), chaque habitant de Suisse a l’obligation de souscrire individuellement à une assurance maladie de base couvrant un catalogue déterminé de prestations. La gestion de cette assurance est confiée au secteur privé. L’assuré peut choisir librement son assureur qui a de son…

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Des primes d’après le revenu

A l’heure actuelle, un directeur de banque et une vendeuse paient exactement la même prime. Les subventions pour réduire cette facture obligatoire ne bénéficient qu’à 30% de la population.

La classe moyenne en est exclue, alors même qu’une famille avec deux enfants de 13 et 20 ans paie en moyenne 927 francs par mois, a signalé Natalie Imboden de l’Union syndicale suisse (USS).

Avec la caisse unique, les primes seront fixées en fonction de la capacité économique des assurés, avec cependant le maintien de différences cantonales.

L’initiative populaire ne détermine pas le financement de cette caisse. Le Parlement devra élaborer une loi. Néanmoins, le comité mise sur une suppression des primes pour les enfants et les jeunes en formation.

En outre, les réductions de primes existantes devraient être développées et étendues afin qu’environ 70% de la population en bénéficie. Pour 20% des assurés, il ne devrait pas y avoir de changements, alors que les 10% les plus fortunés devraient délier les cordons de la bourse.

Combien de milliards?

Difficile en fait d’estimer les coûts tant que le modèle n’est pas fixé, a expliqué la présidente du comité pour une caisse unique Therese Frösch.

Aujourd’hui, les subventions pour réduire les primes des assurés les plus modestes coûtent plus de 3 milliards de francs par an. Avec quelque 40% de bénéficiaires en plus, il faudrait compter environ 7 milliards en tout.

Mais la caisse unique permettra de réduire nettement les coûts administratifs et les dépenses pour la publicité et mettra un terme aux salaires mirobolants des directeurs d’assurance. Selon les estimations du comité, il resterait donc quelque 2 milliards à financer.

A noter que le comité pour une caisse maladie unique et sociale comprend également des associations d’infirmières et d’autres organisations sociales et engagées dans la politique de la santé.

swissinfo et les agences

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Initiative populaire

Ce contenu a été publié sur L’initiative populaire permet à des citoyens de proposer une modification de la Constitution. Pour être valable, elle doit être signée par 100’000 citoyens dans un délai de 18 mois. Le Parlement peut directement accepter l’initiative. Il peut aussi la refuser ou lui opposer un contre-projet. Dans tous les cas, un vote populaire a lieu. L’adoption…

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L’initiative populaire «Pour une caisse maladie unique et sociale» demande la création d’une caisse maladie unique.
Elle propose que les primes de l’assurance maladie de base soient calculées en fonction du revenu des assurés.
Munie de 111’154 signatures, elle a été déposée par le Mouvement populaire des familles en 2004.
Elle est soumise en votation fédérale le 11 mars 2007.
En 2006, le Parlement fédéral a rejeté cette initiative.
En 2003, le peuple avait refusé (72,9%) une précédente initiative populaire nommée «la santé à un prix abordable» et qui demandait notamment l’établissement des primes en fonction des revenus.

Contrairement à plusieurs pays d’Europe, les primes de l’assurance-maladie en Suisse ne sont pas fixées en fonction du revenu et de la fortune.

La Confédération fournit des fonds aux cantons pour qu’ils allègent les primes des bas revenus (environ 30% de la population).

Toute personne habitant en Suisse est obligée de s’assurer pour les soins de base mais elle est libre de choisir parmi 87 caisses actives sur le marché.

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