Nestlé quitte Taiwan pour la Chine
Le groupe alimentaire suisse décide de réduire au minimum ses activités de production à Taiwan pour les concentrer sur le continent chinois. La prochaine accession de la Chine à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) incite Nestlé à revoir de fond en comble sa stratégie dans la région.
Longtemps, Nestlé s’est servi de Hong Kong et de Taiwan pour pénétrer le marché du milliard de consommateurs chinois potentiels. L’ex-colonie britannique et l’île nationaliste chinoise sont riches en hommes d’affaires ayant une solide expérience des investissements en Chine.
Politique agressive
Pékin doit libéraliser son secteur de l’alimentation improductif. Selon China Intelligence Wire, Nestlé est en train de compléter en Chine une base de production intégrée à grande échelle.
Le groupe suisse y compte, déjà, 15 usines employant 5000 personnes. Cela ne l’empêche pas de poursuivre une politique agressive d’acquisitions d’entreprises chinoises comme le Totole Group, un des principaux fabricants de bouillons de poulets.
Son expansion s’étend aux eaux minérales avec l’ouverture près de Shanghai d’une usine d’une capacité de production de 100 millions de bouteilles par an. Pas moins de 3 milliards de bouteilles d’eau sont consommées chaque année dans l’Empire du Milieu. Et leur nombre augmente de 12% à 15% par an.
Un pari risqué
Ces dix prochaines années, la Chine est appelée à devenir le plus important marché au monde pour les produits d’alimentation. Nestlé ambitionne d’y jouer, bien sur, les premiers rôles. A partir, cette fois-ci, de Shanghai et d’autres grandes métropoles chinoises et non plus de Taiwan ou de Hong Kong.
C’est un pari risqué. Les géants mondiaux de l’alimentation présents en Chine éprouvent des difficultés à s’assurer la loyauté de fournisseurs locaux de qualité. Le système de distribution reste sous-développé.
Mais Nestlé ne désespère pas de surmonter ces obstacles avec l’appui de ses managers taiwanais et chinois. Et, il se peut qu’un jour il distribue à Taiwan certains des produits qu’il fabrique en Chine.
Georges Baumgartner
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