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Nestlé sous surveillance au Brésil

Garoto, une des marques préférées des Brésiliens, est actuellement en difficultés. garoto.com

Même s'il s'en défend, Nestlé serait en train de s'offrir l'un des plus gros fabricants de chocolat du Brésil. Mais attention aux lois anti-trust.

En dépit des démentis officiels de la firme de Vevey, un syndicat brésilien affirme que Nestlé est sur le point de procéder à l’acquisition de Garoto, troisième plus grand fabricant de chocolat dans le pays. L’organisme de défense de la concurrence a été alerté pour faire respecter la législation anti-trust.

Le “petit garçon” (Garoto, en portugais) va t-il se faire dévorer par le géant de l’agro-alimentaire helvétique? Si l’on en croit le syndicat de l’alimentation de l’état d’Espirito Santo (est du Brésil), où est installée l’entreprise, c’est pratiquement chose faite.

3000 emplois menacés

Nestlé, qui dément cette information, est en outre soupçonné de mettre en péril les 3000 emplois gérés par Garoto dans la région. La multinationale dispose déjà en effet de ses propres usines au Brésil, et pourrait être amené à fermer certaines unités dans le cadre d’une restructuration. (C’est déjà le cas pour une usine de biscuits qui est en train de fermer ses portes à São Paulo.)

De telles craintes ont trouvé un certain écho auprès des élus locaux qui sont allés frapper à la porte du Conseil Administratif de Défense Économique (Cade), chargé de faire respecter la libre concurrence sur le marché brésilien. Nestlé dispose déjà d’une part de plus 30% sur le marché du chocolat, contre 32% à Kraft (du groupe Philip Morris), et l’acquisition de Garoto, si elle se confimait, lui assurerait une position hégémonique sur le marché.

Dernier producteur indépendant

Garoto demeure en outre le seul fabricant de chocolat brésilien à résister à la concurrence des multinationales. Toutefois, des désaccords au sein de la direction de cette entreprise familiale ont affaibli sa position. En perte de vitesse, Garoto a été mis en vente il y a quelques mois.

L’organisme anti-trust a promis de suivre l’affaire mais affirme que la vente ne lui a pas encore été communiquée.

Thierry Ogier, Sao Paulo

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