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Pour rouler bon marché, il faut rouler hybride

A Bâle, le conducteur d'un véhicule hybride fait le plein de... gaz. Keystone

La flambée du pétrole et l’augmentation des prix à la pompe profitent aux carburants de substitution tels que le gaz, entre autres.

Ces derniers ménagent le porte-monnaie des automobilistes et l’environnement de tout le monde.

Le prix du pétrole n’en finit pas de grimper (55 dollars le baril, lundi à New York), entraînant celui de l’essence dans sa course folle.

Et le consommateur suisse, qui profite traditionnellement de tarifs à la pompe plus bas que ses voisins, commence à serrer les dents.

Touché dans son porte-monnaie, toujours plus sensibilisé aux questions environnementales, il montre un intérêt croissant pour les moyens de propulsion alternatifs.

Au premier rang de ces carburants alternatifs: le gaz naturel. Ou, mieux, la combinaison essence-gaz (hybride), qui permet de faire le plein même dans les régions mal desservies en gaz.

«Le niveau élevé du pétrole a déjà poussé le consommateur à se préoccuper de sa consommation. Mais il n’est pas assez élevé pour influencer le type de consommation», nuance Susann Wegmann, directrice de l’Association suisse des véhicules routiers électriques et efficients.

Moins cher que l’essence

Selon le club d’automobilistes Touring club suisse (TCS), les carburants de substitutions sont actuellement 20 à 30% moins chers que l’essence.

«Le gaz naturel coûte 92 centimes, la benzine 1,49 francs. Rouler au gaz naturel est une solution d’avenir», confirme Kurt Egli, chef de projet à l’Association transports et environnement (ATE).

Une précision toutefois: les prix du gaz comme celui des véhicules hybrides (gaz-essence) eux-mêmes varient d’une région à l’autre. Certains cantons par exemple soutiennent financièrement les adeptes de la «conduite verte».

Cela dit, d’un petit millier actuellement, le nombre de véhicules hybrides (gaz-essence) circulant sur les routes du pays devraient atteindre les 30’000 unités d’ici la fin de la décennie, pronostique le TCS.

Sept modèles hybrides

Pour l’heure, les modèles de véhicules hybrides circulant sur territoire helvétique sont au nombre de sept. A l’achat, ils coûtent à peine plus que les véhicule au diesel.

Convertir un modèle habituel au gaz revient par contre plus cher – entre 5 et 9000 francs, estime le TCS.

Il n’en demeure pas moins que la technologie est au point. Dans le monde, le gaz meut 1,2 millions de véhicules. Et si la Suisse est encore à la traîne, les distributeurs de gaz se sont décidés à investir.

Le TCS estime qu’on devrait passer d’une cinquantaine à une centaine de stations service vendant du gaz d’ici 2010. Il en appelle aussi à un soutien des pouvoirs public pour ce type de carburant.

Une réduction de taxe

Le Parlement devrait d’ailleurs consentir – mais dès 2007 seulement – une réduction de la taxation sur le gaz.

Cette incitation s’explique: «Le gaz est considéré comme le meilleur carburant, devant le diesel avec filtre pour particules et l’essence respectant la norme euro 04, explique Felix Reutimann, de l’Office fédéral de l’environnement. Mais malheureusement, nous ne disposons que d’une cinquantaine de distributeur de gaz dans tout le pays…»

Le biogaz, lui, profite déjà d’allégements. Mais son volume de production reste ridiculement bas.

La Confédération vient d’annoncer la détaxe pour 2005 d’un autre carburant d’origine agricole: le bioéthanol, actuellement produit dans le cadre d’un projet pilote.

Mélangé à l’essence, le bioéthanol est adapté aux véhicules traditionnels. Il devrait être produit à grande échelle d’ici deux à trois ans à l’aide des déchets et surplus agricoles.

L’hydrogène en vue

On le voit, la solution essence-gaz n’est pas la seule. La meilleure en terme de propreté reste le moteur alimenté par une pile à combustible qui transforme l’hydrogène en électricité.

Ce système ne dégage que chaleur et vapeur d’eau. Mais sa généralisation n’est pas pour demain. Il coûte en effet trop à la fois en terme de fabrication et de réseau de stations-service qu’il faudrait mettre en place.

Si la propulsion à 100% électrique reste pour sa part confidentielle en raison du prix d’achat élevé des véhicules et de leur faible autonomie, les hybride essence-électricité connaissent en Suisse un succès croissant. Voire impressionnant, comme dans le cas de la Prius du fabricant Toyota.

«Dans le cas de Prius et d’autres, les résultats en terme de pollution sont très bons, indique Felix Reutimann. C’est pourquoi plusieurs cantons pratiquent déjà une réduction sur les impôts de circulation pour les voitures hybrides».

Un projet à fort potentiel

Alors que la majorité des constructeurs planchent actuellement sur de nouvelles voitures vertes, l’Institut Paul-Scherrer et le Centre suisse de recherches de Michelin communiquent une nouvelle alléchante: la présentation de leur Hy-light pour la fin de l’année.

Ce prototype de 850 kilogrammes fonctionne avec une pile à combustible oxygène-hydrogène et avec des moteurs électriques compacts dans chacune des roues avant.

Ce projet franco-suisse pourrait avoir des retombées industrielles dans 5 ou 10 ans.

swissinfo et les agences

Le gaz naturel et le biogaz sont environ moins chers d’un tiers par rapport à la benzine.
En Suisse, on compte actuellement 50 stations services au gaz.
Quelque mille véhicules hybrides (gaz-essence) sont en circulation.
Pas moins de 1,2 millions de véhicules au gaz roulent dans le monde, dont 400’000 en Italie.
En Suisse, le Parlement pourrait réduire la taxe sur le gaz de 30 centimes en 2007.

– Les prix du pétrole et de la benzine atteignent actuellement des records.
Les véhicules dotés de moyens de propulsion alternatifs en deviennent plus intéressants.

– Selon les experts, les véhicules hybrides (gaz-essence) ont le plus de chances de s’imposer.

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