Swissair au sol, Crossair et les CFF à la rescousse
Faute de liquidités pour pouvoir assurer une exploitation normale, les avions Swissair ne volent pas mercredi pour le deuxième jour consécutif. Crossair et les CFF ont pris la relève, en partie du moins. Et les compagnies européennes profitent de l'occasion pour occuper le terrain.
La confusion et l’incertitude ont continué de régner toute la journée mercredi. Quelque 38 000 passagers de la compagnie étaient en rade dans le monde, après l’annulation de tous les vols pour la journée.
«Techniquement, nous serions prêts à redécoller jeudi», affirme le porte-parole de Swissair Patrick Jeandrain. Mais aucune décision n’a été prise pour savoir si et quand les vols pourront reprendre.
Rien n’indique cependant que les liquidités mises à disposition par l’UBS et le Credit Suisse Group suffiront. Mardi soir, les deux banques ont versé 258,8 millions de francs. Cette somme peut être utilisée jusqu’au vendredi 5 octobre pour l’exploitation des vols.
Le montant des liquidités dont Swissair a besoin pour assurer ses liaisons jusqu’à la reprise des deux tiers de sa flotte par Crossair à fin octobre ne sont pas connus.
Aucun dédommagement
Mardi, 230 vols avaient déjà dû être annulés faute d’argent et de kérosène. Et 18 000 passagers avaient été affectés. A Zurich-Kloten, le principal aéroport de Swissair quelque 4.000 personnes s’étaient retrouvées bloquées.
Swissair n’a versé aucun dédommagement à ses passagers, dont certains ont été pris en charge par les services sociaux de l’aéroport, qui leur ont proposé des hébergements de fortune.
Mardi, la compagnie Crossair, désormais contrôlée en majorité par les banques, a repris à son compte une partie des vols défaillants annulés de Swissair.
Quant aux chemins de fer fédéraux (CFF), ils ont sensiblement augmenté leur offre sur le trafic international au départ de Zurich ou de Genève. Notamment pour Paris, Bruxelles, Milan, Francfort, Munich et Vienne. La liaison entre les aéroports de Zurich et de Genève a également été renforcée.
Les compagnies européennes occupent le terrain
De leur côté, les principales compagnies aériennes européennes, actives sur le marché suisse, ont annoncé mercredi une hausse de leurs capacités pour répondre à la demande des passagers de Swissair. Des appareils plus gros sont mis en service et des vols sont ajoutés sur certaines liaisons.
Selon Jacques de Chambrun, directeur d’Air-France pour la Suisse, sa compagnie a les moyens de transporter tous les passagers qui s’adressent à elle. Elle dispose d’une flotte d’Airbus dont la flexibilité peut s’adapter à la demande des clients au fur et à mesure des besoins.
British Airways, elle, vient d’adapter ses capacités avec deux Boeing 767 de 250 places au lieu de deux Boeing 757 de 180 places. Et, jeudi, son service des opérations à Londres devrait mettre deux plus gros appareils à disposition.
Mesures d’urgences chez easyJet et Lufthansa
L’autre compagnie britannique active à Genève, easyJet, a pour sa part décidé en catastrophe de prendre des mesures. Elle offre à tout passager de Swissair bloqué à Genève ou dans les aéroports qu’elle dessert de voyager sur son
réseau pour 50 francs, avec reprise de leur billet d’avion Swissair jusqu’au 5 octobre à minuit. Une mesure qui s’applique, bien sûr, dans la limite des places disponibles.
Par ailleurs, les compagnies allemande Lufthansa et autrichienne AUA (Austrian Airlines) ont pris des mesures d’urgence en augmentant leurs capacités vers la Suisse. La décision de Lufthansa devrait permettre aux passagers de Swissair qui sont bloqués en Suisse de prendre leurs correspondances internationales en Allemagne.
swissinfo avec les agences
En conformité avec les normes du JTI
Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative
Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !
Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.