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Un quart des destinations de Swiss supprimées

Avec l'horaire d'hiver, la compagnie réduit sensiblement son réseau. Keystone

Dès octobre, la compagnie aérienne n’assurera plus que 71 destinations sur les 96 qui sont desservies actuellement.

Cette mesure a été annoncée vendredi par Swiss dans le cadre de son redimensionnement qui prévoit la suppression de 3000 emplois.

Avec une flotte qui passe de 108 à de 79 appareils, Swiss proposera 41 destinations européennes contre 56 actuellement, révèle sa direction.

Le réseau intercontinental passe, pour sa part, de 40 à 30 destinations.

Tous les aéroports sont touchés

Dans le détail, dès le 26 octobre, Genève-Cointrin perd 8 destinations sur les 18 qui sont desservies aujourd’hui. Bâle-Mulhouse en perd 8 sur 21. Alors que Zurich-Kloten passe de 92 à 70 destinations.

De son côté, Lugano perd trois de ses quatre liaisons. L’aéroport d’Agno ne conserve que des vols vers Zurich-Kloten.

Quant à Berne, elle est la grande perdante de cette restructuration. En effet, l’aéroport de Belp disparaît complètement du réseau de Swiss.

Dès l’horaire d’hiver, précise encore la direction de la compagnie, le nombre de sièges-kilomètres proposés sera réduit de 27% par rapport à maintenant.

A noter que la compagnie étudie divers accords de partage de code avec des compagnies tierces portant sur les liaisons supprimées au départ de ses escales.

Des réactions contrastées

Les responsables de Bern-Belp regrettent que Swiss quitte leur plate-forme. Cette décision met un terme à une collaboration de plus de 20 ans avec la compagnie nationale.

Quoi qu’il en soit, l’aéroport de la capitale fédérale avait déjà pris les devants depuis longtemps. Pour son développement, il compte désormais sur les compagnies Luftansansa et Intersky.

Les autorités tessinoises, elles, acceptent difficilement la décision de Swiss d’abandonner la liaison Genève-Lugano et de conserver Genève-Milan/Malpensa.

Certes l’aéroport de Lugano-Agno reste relié au réseau global de Swiss par le biais de Zurich. Mais, avec la perte de trois destinations, des suppressions d’emplois par dizaines seront inévitables.

De son côté, la direction de l’Euroairport de Bâle-Mulhouse est paradoxalement soulagée. En effet, elle s’attendait à une réduction plus drastique des destinations exploitées par Swiss.

Cela dit, ajoute le porte-parole de l’Euroairport, le nombre de fréquences des vols n’est pas encore connu.

Une touche d’optimisme

Comme les autres, la direction de l’aéroport de Zurich-Kloten n’est pas vraiment surpise.

Elle comptait sur ces réductions. Du reste, elle a d’ores déjà lancé – et va intensifier – des discussions avec d’autres compagnies aériennes.

Le Département de l’économie, de l’emploi et des affaires extérieures (DEEE) de Genève souligne que 300 emplois sont directement touchés par la réduction du réseau de Swiss.

Mais les principales destinations sont sauvegardées. Et la situation économique de l’Aéroport international devrait permettre aux employés qui vont perdre leur travail de retrouver un emploi.

Enfin, Cointrin espère attirer sur sa plate-forme d’autres compagnies aériennes pour remplacer les huit destinations supprimées par Swiss.

D’ailleurs, des solutions de substitution sont sur le point d’être trouvées pour les vols moyens courriers.

Kuoni compte sur Edelweiss

Les voyagistes réagissent de façon mitigée à la réduction du réseau de Swiss.

Sur les vols européens et moyens-courriers, estime le tour opérateur Kuoni, les alternatives sont suffisantes.

Sur les longs courriers par contre, les clients devront s’attendre à quelques désagréments.

Là, le voyagiste compte sur sa propre compagnie charter Air Edelweiss pour faire face au problèmes causés par la nouvelle situation.

Chez Hotelplan, on estime aussi que l’impact direct du redimensionnement du réseau de Swiss sera «relativement limité» pour les destinations de vacances.

Enfin, TUI Suisse réagit sereinement. Selon son porte-parole, il existe assez d’alternatives, tant au niveau des courts, moyens que longs courriers.

Un taux d’occupation en baisse

Au cours du premier semestre 2003, Swiss a transporté 5,3 millions de passagers sur ses vols réguliers.

En juin, indique la compagnie, le coefficient d’occupation des sièges s’est élevé à 68,7%. Et, sur le réseau européen, il a atteint 54,7% en moyenne.

Ce taux est légèrement en recul par rapport à celui qui avait été enregistré au premier semestre 2002 (55 %). Il reflète un premier trimestre 2003 décevant. Et un forte reprise en mai et juin (jusqu’à 66%).

Les effets de la guerre et du SRAS

Sur le réseau intercontinental, le taux d’occupation des sièges est plus élevé. Il a atteint 75,3%.

Là aussi, note Swiss, le résultat est plus faible que celui du 1er semestre 2002 (76,9%), même s’il demeure satisfaisant.

Pour expliquer ces résultats médiocres, la compagnie aérienne invoque les effets négatifs de la guerre en Irak, du conflit israélo-palestinien et de l’épidémie de pneumopathie atypique (SRAS).

Toujours selon Swiss, ce taux en régression reflète notamment la réduction de capacité décidée au cours du premier trimestre, en particulier au Moyen-Orient, en Extrême-Orient, en Afrique et en Amérique du Nord.

swissinfo et les agences

Dès le 26 octobre, le nombre de destinations assurées par Swiss passera de 96 à 71.
La compagnie aérienne helvétique ne desservira plus Berne, la capitale fédérale.
Le réseau international de Swiss passera de 40 à 30 destinations.
Son réseau européen sera réduit de 56 à 41 destinations.
Sur les six premiers mois de 2003, Swiss a transporté 5,3 millions de passagers sur ses vols réguliers.
Entre janvier et juin, le coefficient d’occupation des sièges a atteint 68,7%.

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