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Une arme contre la pollution

La Confédération soutient des projets visant à réduire la pollution des eaux souterraines.

Ces programmes démontrent qu’une adaptation ciblée de l’activité agricole permet de réduire de manière notable la teneur en nitrates dans les zones sensibles.

Quelque 350 communes, du Plateau suisse notamment, présentent en effet des teneurs en nitrates parfois supérieures à la valeur de 25 milligrammes par litre prescrite dans la loi sur la protection des eaux.

On ne sait pas précisément quels dommages les nitrates infligent aux sources et aux nappes phréatiques.

Croissance de certaines algues

Mais une chose est sûre, ces substances nuisent à l’environnement. Elles fertilisent notamment les cours d’eau et provoquent une croissance indésirable de certaines algues contribuant ainsi à déséquilibrer les milieux naturels.

La loi sur la protection des eaux prévoit donc un assainissement des zones polluées. Pour inciter les cantons à appliquer la législation en vigueur, la Confédération a même décidé de financer des projets régionaux visant à réduire les teneurs en nitrates des eaux souterraines.

Les programmes sont axés sur une adaptation intelligente des techniques agricoles et des assolements dans des périmètres définis autour des zones de captage et des bassins versants.

Et les résultats sont des plus positifs. En 1996, la commune argovienne de Wohlenschwil mesurait un taux record de 53 milligrammes de nitrates par litre dans sa nappe phréatique. Aujourd’hui, il est redescendu aux 25 milligrammes tolérés par la loi.

Pour ce faire 18 hectares de terres cultivées se trouvant dans le périmètre du bassin d’alimentation ont été transformés en prairies extensives exemptées de fumures.

Paysans dédommagés

Les paysans, eux, ont été dédommagés grâce aux sommes mises à disposition par la Confédération et le canton.

Wohlenschwil n’est pas la seule commune à avoir utilisé le programme prévu par la loi sur la protection des eaux. Des projets sont également en cours dans les cantons de Berne, Fribourg, Schaffhouse, Soleure, Vaud et Zurich.

Et le constat est clair: «Une adaptation ciblée de l’exploitation agricole permet de réduire les teneurs en nitrates aux endroits sensibles», confirme Jacques Chavaz, directeur suppléant à l’Office fédéral de l’agriculture.

Les pesticides aussi

Après avoir fait ses preuves dans la gestion des nitrates, cette méthode est désormais en train d’être appliquée aux pesticides.

«Un programme d’assainissement à d’ores et déjà démarré dans le canton de Vaud, précise Jacques Chavaz. Et deux autres projets sont à l’étude à Genève et en Valais.»

Mais au vu de l’ampleur des problèmes posés par la gestion de l’eau, les candidats sont finalement peu nombreux.

«Il est vrai que la démarche n’a pas suscité l’engouement escompté, admet Jacques Chavaz. C’est souvent le cas pour des engagements volontaires qui nécessitent en outre une participation financière des cantons.»

«Mais avec l’agriculture intégrée, autrement dit l’application de pratiques agricoles plus respectueuses de l’environnement, les problèmes de pollution ont diminué», souligne l’intéressé.

A en croire Jacques Chavaz, seul un tiers des surfaces jugées polluées cinq ans auparavant méritent aujourd’hui encore un programme d’assainissement.

Et le directeur suppléant à l’Office fédéral de l’agriculture de rappeler qu’en dix ans, la charge d’azote contenue dans le sol avait été réduite de 25%.Celle du phosphore de 50%. Quant à l’utilisation des produits phytosanitaires, elle avait été réduite de 30%.

swissinfo, Vanda Janka

– Les teneurs en nitrates sont parfois nettement supérieures à la valeur de 25 milligrammes par litre prescrite dans la loi sur la protection des eaux.

– Depuis 1999, la Confédération soutient, en vertu de l’art. 62a de la loi sur la protection des eaux, des projets spéciaux visant à réduire les teneurs en nitrates des eaux souterraines. Elle destine à cet effet quelque 60 millions de francs par an.

– Les projets en cours dans plusieurs cantons (Argovie, Berne, Fribourg, Schaffhouse, Soleure, Vaud et Zurich), démontrent qu’une adaptation ciblée de l’exploitation agricole permet de réduire considérablement les teneurs en nitrates aux endroits sensibles.

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