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Vache folle: vers une interdiction des farines et des graisses animales

Maladie de la vache folle, des mesures préventives supplémentaires sont nécessaires. Keystone

Pour accélérer l´éradication de l´ESB, l´Office vétérinaire fédéral (OVF) propose au gouvernement d´interdire désormais l´utilisation des farines et des graisses d´origine animale dans l´alimentation de tous les animaux de rente.

L’OVF a réuni des spécialistes et des représentants des milieux concernés pour tenter de faire le point sur la lutte contre l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB). Au terme de deux jours de discussions, ils sont arrivés à la conclusion que des mesures préventives supplémentaires étaient nécessaires.

Outre la prohibition de l’utilisation de farines animales dans l’alimentation de tous les animaux de rente, l’OVF préconise encore l’interdiction des graisses animales extraites des déchets animaux. Des graisses qui sont utilisées à des fins techniques, mais également comme compléments aux aliments pour animaux.

L’OVF propose au Conseil fédéral une modification de l’ordonnance sur les épizooties à cette fin. Les détails de l’application pratique des nouvelles mesures devront encore être analysés avec les experts et les milieux concernés.

Suspectées d’être les principaux vecteurs de transmission de l’ESB, les farines d’origine animale ont été prohibées, en 1990, dans la fabrication de l’alimentation bovine.

Depuis, pourtant, plus d’une centaine de vaches – nées après cette interdiction – ont été contaminées en Suisse. Le tout dernier cas a été répertorié en septembre dernier.

De toute évidence, le dispositif anti-EBS comporte des failles. Malgré toutes les interdictions, les farines carnées seraient encore, directement ou indirectement, présentes dans l’alimentation des bovins.

Une thèse qui semble d’autant plus crédible, quand on sait que les moulins fabriquent généralement des farines destinées à tous les types d’élevage. Et qu’ils fabriquent toujours des farines carnées à l’intention des porcs, des volailles voire les poissons.

En connaissance de cause, la Suisse a d’ailleurs tenté de limiter les risques. Dès le 1er novembre, les fabricants de farines doivent en effet être équipés de deux chaînes de production bien distinctes.

Et ce n’est qu’une règle de plus à laquelle ils doivent se conformer. En effet, depuis que les farines animales sont sur la sellette, les fabricants ont déjà dû se plier à diverses restrictions.

Ainsi, en 1993, les normes de stérilisation des farines animales ont été renforcées. Et, en 1996, les organes à risque, tels que les cerveaux ou les moelles épinières, ont été exclus de la fabrication des ces farines.

Mais, invoquant le manque de preuves scientifiques, le Conseil fédéral n’a pourtant pas été jusqu’à interdire l’usage des farines et des graisses animales dans la nourriture de tous les animaux d’élevage.

swissinfo

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