Vendre Swissair? Impensable!
Une vente de la compagnie aérienne suisse est «absolument impensable». Cette certitude émane d'Eric Honegger, le président du conseil d'administration et directeur général de SAirGroup, la maison-mère de Swissair, qui s'est exprimé samedi dans les médias alémaniques. Il a également rappelé qu'il ne ferait aucune nouvelle concession envers Sabena.
«SAirGroup repose sur deux piliers, ses activités aériennes d’une part, et les activités qui y sont liées d’autre part», a expliqué Eric Honegger. Les synergies entre les deux secteurs sont «énormes» et seraient «impensables sans l’existence d’une compagnie d’aviation».
Swissair restera par conséquent un des métiers de base du groupe. «Une participation minoritaire d’un partenaire étranger serait peut-être envisageable, dans le cadre d’une alliance, mais jamais SAirGroup ne laissera échapper sa majorité dans Swissair,» a-t-il ajouté.
Les contacts les plus réguliers se déroulent avec des membres de l’alliance OneWorld (autour de British Airways et American Airlines), mais aussi avec Star Alliance (Lufthansa), Air France ou Delta Air Lines, a encore déclaré M. Honegger.
Rappelons que SAirGroup est, selon les experts, lourdement endetté par sa politique d’expansion qui lui a coûté 5 milliards de francs suisses. Le 2 février dernier, le groupe réagissait, abandonnait la stratégie tous azimuts lancée par le prédécesseur d’Eric Honegger, Philippe Bruggisser et annonçait qu’il allait étudier «de très près toutes ses participations» à l’étranger.
Toutes les compagnies dans lesquelles SAirGroup a des participations sont en difficulté, que ce soient les sociétés françaises AOM, Air Littoral, Air Liberté, ou polonaise LOT, ou même la compagnie suisse Crossair, mais surtout la belge Sabena.
Eric Honegger a également rappelé qu’il n’était prêt à faire «aucune concession de plus pour sauver Sabena», dont SAirGroup possède 49,5%. Certes, le groupe helvétique est prêt à injecter avec l’Etat belge quelque 375 millions de francs suisses pour recapitaliser Sabena.
Mais ce sauvetage ne sera tenté qu’aux seules conditions de SAirGroup. Faute d’un accord le 27 février prochain, les Suisses pourraient se retirer et Sabena serait alors en péril.
Les propos du grand patron ont donc tous les accents d’un avertissement aux pilotes de la compagnie belge, qui se sont mis en grève mercredi dernier, et aux syndicats, dont le rôle et le poids ont certes été sous-estimés par les Suisses, mais qui vont devoir peser les dangers qui se profilent.
swissinfo avec les agences
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