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FMI: la Suisse à contre-courant

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Kaspar Villiger et Pascal Couchepin sont à Washington, où se tient jusqu'à lundi l'Assemblée de printemps du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale (BM). Réunion délicate, marquée par certaines tensions entre l'Europe et les Etats-Unis.

C’est une première dans l’histoire économique récente. Alors que les locomotives américaine et japonaise semblent s’essouffler, l’Europe a retrouvé un taux de croissance tout à fait satisfaisant et les prévisions lui donnent même de meilleures perspectives que les Etats-Unis.

Le Vieux Continent est désormais tenté de se considérer comme un marché à lui tout seul, relativement indépendant du reste du monde. Et la politique de la Banque centrale européenne traduit cette tendance, en maintenant la rigueur monétaire alors que le mouvement est partout ailleurs à la baisse des taux directeurs.

Michael Moussa, chef économiste du FMI, a vivement critiqué cette position européenne, ce qui n’a pas manqué de causer une certaine irritation, jusque dans les cercles de la délégation suisse à Washington.

Dans les faits toutefois, la Suisse semble nager à contre-courant, puisque la Banque nationale s’est résolue à baisser ses taux. «Elle estime que notre économie est encore très dépendante de l’économie américaine, commente Giorgio Dhima, chef de la Section FMI à l’Administration fédérale des finances. Mais seul l’avenir nous dira qui a raison.»

Autre dossier chaud à l’ordre du jour de cette assemblée de printemps: le blanchiment d’argent. A la dernière réunion ministérielle du FMI et de la BM à Prague, les pays du G7 ont demandé que les deux institutions se préoccupent plus directement de l’intégrité des flux financiers.

«La Suisse est consciente du problème, reconnaît Giorgio Dhima, surtout dans la mesure où l’argent sale peut déstabiliser le système monétaire mondial. Mais dans ce domaine, nous n’avons pas à craindre la critique des autres nations, notre législation est déjà l’une des plus sévères du monde.»

A noter que si le ministre de l’économie, Pascal Couchepin, a rejoint directement Washington, son collègue Kaspar Villiger était parti vendredi déjà, pour une visite à Silicon Valley, à l’initiative de la Chambre de commerce suisso-américaine.

Le ministre des finances aura ainsi pu s’informer des derniers développements en matière de technologie de l’information, de commerce et de gouvernement électronique.

Marc-André Miserez

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