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Forum de Davos: les anti-globalisation fourbissent leurs armes

L'an dernier déjà, les manifestants avaient causé bien des soucis aux policiers grisons. Keystone / AP Photo / Thomas Kienzle

Les opposants à la libéralisation du commerce mondial ont décidé d´organiser une série d´actions durant le Forum économique de Davos qui se tient fin janvier dans la station grisonne. Les plus radicaux espèrent même entraver la tenue de la réunion.

La longue marche du mouvement anti-globalisation fera halte le mois prochain à Davos avec la ferme intention de voler la vedette à la 31e rencontre annuelle du Forum économique mondial.

Face au quelque 2000 leaders de l’économie et de la politique invités à Davos, les opposants espèrent réunir plusieurs centaines d’activistes. Et organiser une manifestation plus importante encore qu’en janvier dernier.

Une manifestation est prévue le samedi 27 janvier. Mais elle n’a pas encore obtenu d’autorisation.

En outre, une dizaine d’ONG ont décidé d’organiser une réunion parallèle au Forum lui-même. Les participants à cette réunion, affirme Yolanda Piniel, de la Déclaration de Berne, devraient plancher sur une série de thèmes tels que le rôle du Forum économique mondial, la démocratisation de l’OMC ou encore le contrôle des sociétés transnationales.

Des thèmes qui seront également au menu d’un sommet social qui sera, lui, organisé, au même moment, à des milliers de kilomètres de Davos. Soit à Porto Alegre, au Brésil, où se sont donnés rendez-vous des milliers de militants d’organisations de base issues essentiellement des pays du Sud.

Grâce à ce double dispositif, les anti-globalisation espèrent bien détourner l’attention des médias internationaux.

Depuis les manifestations spectaculaires de Seattle de novembre 1999, la nébuleuse anti-capitaliste cherche à sortir d’une attitude purement défensive. Et à développer des propositions alternatives à la libéralisation des marchés.

Cela dit, la confrontation reste une arme pour les opposants au libre-échange. Surtout parmi les milieux anarchistes qui vivent aujourd’hui une seconde jeunesse au sein du mouvement anti-globalisation.

Des actions plus ou moins violentes ne sont donc pas exclues à Davos. Même si la majorité des militants anti-globalisation prônent la non-violence.

Une chose est sûre: le dialogue n’est pas prêt de s’amorcer entre les «leaders globaux» et le mouvement anti-capitaliste naissant. D’ailleurs, cette année, les organisateurs de la réunion critique de Davos ont renoncé à inviter des responsables du Forum économique mondial.

Cette volonté de dialogue sera pourtant au centre des débats de l’édition 2001 du Forum économique. Intitulé «bridging the divides» – qu’on peut traduire par surmonter les divisions – les participants à la réunion de Davos pourront ainsi entendre des voix critiques comme celle du responsable de Greenpeace Thilo Bode ou encore du critique américain des nouvelles technologies Jeremy Rifkin.

Frédéric Burnand

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