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France: duel Sarkozy-Royal au second tour

Keystone

L'ex-ministre de l'intérieur Nicolas Sarkozy et la socialiste Ségolène Royal se disputeront la présidence française le 6 mai prochain, selon les résultats définitifs.

Les électeurs français, y compris ceux inscrits en Suisse, ont participé massivement. Analyse du scrutin.

Le second tour de la présidentielle française le 6 mai prochain sera marqué par un choc entre Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal. Le candidat de droite est arrivé confortablement en tête devant la socialiste. Tous les regards se tournent déjà vers l’électorat du centriste François Bayrou, arrivé 3e.

Nicolas Sarkozy a obtenu 31,11% des voix, devant Ségolène Royal, qui recueille 25,84%, selon les résultats définitifs publiés dans la nuit de dimanche à lundi.

François Bayrou, qui espérait arriver en finale, obtient 18,55% des voix. Le leader de l’extrême-droite Jean-Marie Le Pen, qui avait prophétisé une nouvelle «surprise» après s’être qualifié pour le 2e tour en 2002, est démenti. Il subit son premier recul électoral depuis sa première candidature en 1974: il est quatrième avec 10,51% des voix.

Une part de l’électorat du Front National s’est vraisemblablement reporté cette année dès le premier tour sur Nicolas Sarkozy. Aucun des huit autres candidats, dont cinq de la gauche radicale, ne dépasseraient les 5% des voix.

Cataclysme de 2002 évité

Ce scrutin, qui a passionné les Français car il marque l’avènement d’une nouvelle génération politique après douze années de présidence de Jacques Chirac, a été marqué par une participation record, supérieure à 85%.

Cette mobilisation a sans doute profité à Ségolène Royal, qui avait multiplié en fin de course les appels au «vote utile» pour éviter au Parti socialiste une répétition du «cataclysme» de 2002.

Lors du premier tour, la faiblesse de la participation, tout comme la dispersion des voix sur de petits candidats de gauche, avaient alors provoqué l’élimination dès le premier tour du candidat du Parti socialiste Lionel Jospin.

Dans sa première déclaration devant ses partisans réunis à Paris, Nicolas Sarkozy s’est quant à lui déjà posé en rassembleur. «Je veux m’adresser à tous les Français. Je veux dire à tous les Français que je veux les protéger», a-t-il déclaré.

De son côté, Ségolène Royal a appelé les Français à «faire le choix de l’audace» au second tour. Elle a plaidé pour le rassemblement de ceux «qui se reconnaissent» dans son programme pour «réformer la France sans la brutaliser».

Mobilisation importante en Suisse

En Suisse également, la mobilisation des électeurs inscrits a été très importante. D’après les premières tendances enregistrées autour des 20 heures, les Français de Suisse ont privilégié dans une large mesure la candidature de Nicolas Sarkozy.

Dans la circonscription de Zurich, le candidat de l’UMP a récolté près de 50% des voix avec la moitié des bulletins dépouillés. Un score similaire semble se dessiner à Lausanne. Ségolène Royal et François Bayrou se partageaient, vers 20 heures, l’autre moitié des voix.

«Il est vrai que les Français de Suisse votent plutôt à droite», a souligné Claudine Schmid, présente lors du dépouillement à Zurich et par ailleurs coordinatrice de l’Union des Français de l’étranger (UFE).

«Second tour passionnant»

Conseiller à l’Assemblée des Français de l’Etranger (AFE) et partisan de Nicolas Sarkozy, Serge-Cyril Vinet salue le résultat de ce premier tour. «Depuis des mois, on nous parle du désamour des Français pour la politique. Le niveau de participation prouve le contraire. Les Français se sont sentis plus concernés que jamais».

Et d’évoquer un report de voix «difficile» au second tour. Pour Bénédict de Tscharner, ancien ambassadeur de Suisse en France, c’est précisément ce qui rendra la suite de la campagne passionnante.

Selon lui, ce premier tour est marqué par une participation importante et un vote ‘utile’ qui a désavantagé les formations marginales.

«Les Français ont tiré la leçon de 2002 et préféré une juxtaposition gauche-droite, relève-t-il. Désormais, les enjeux seront précisés. Il faudra gagner les cœurs des Français. Cela promet d’être particulièrement intéressant.»

swissinfo et les agences

Les Français de Suisse – la plus importante communauté française à l’étranger avec quelque 160’000 membres – se sont massivement mobilisés pour voter.

Au total, plus de 76’000 Français sont inscrits sur les listes électorales en Suisse. Un nombre qui a triplé par rapport à la précédente élection présidentielle de 2002.

La circonscription de Genève compte 63’592 électeurs inscrits sur 135’779 résidents français recensés, tandis que celle de Zurich en dénombre 12’856 sur 22’389 immatriculés.

Pour leur permettre de voter, 50 bureaux de vote ont été mis en place dans les six cantons romands. Genève compte 20 bureaux, l’agglomération lausannoise dix, Neuchâtel, Nyon, Montreux et Fribourg trois. Il était aussi possible de voter dans des villes comme La Chaux-de-Fonds, Yverdon, Delémont, Porrentruy ou Sion.

En Suisse alémanique, huit bureaux étaient ouverts, à Zurich, Bâle, Berne et Lucerne. Lugano dispose également d’un bureau.

En France, douze sénateurs (sur 331) représentent les Français établis hors de France (trois de gauche et neuf de droite).

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