Gerold Bührer veut plus de cohésion entre les patrons
Pour en finir avec la crise d'economiesuisse, son nouveau président Gerold Bührer veut renforcer la cohésion entre les employeurs et mieux représenter les associations de branche.
La Fédération des entreprises suisses a également annoncé mardi son intention de réduire son budget annuel de 20% en deux ans.
Formellement élu lundi, Gerold Bührer met un point d’honneur à rétablir la cohésion au sein d’une organisation en crise.
A la fois conseiller national radical (député) et administrateur du groupe industriel Georg Fischer ou de l’assureur Swiss Life, ce dernier annonce vouloir jeter des ponts entre l’économie et la politique.
Il faut débloquer les résistances des milieux politiques face aux réformes en faveur de l’économie de marché, a-t-il expliqué à Zurich.
Le Schaffhousois, prend les rênes d’une organisation sous le feu des critiques de ses membres ces derniers mois, veut aussi redorer le blason d’economiesuisse en montrant que l’opposition entre économie et finance n’existe pas.
Cohésion et dialogue
Depuis l’annonce de sa candidature, les associations membres menaçant de faire sécession se sont réconciliés avec l’organisation faîtière.
Swissmem et la Société suisse des entrepreneurs (SSE), qui trouvaient entre autres que les intérêts des petites et moyennes entreprises étaient peu défendus, sont revenus sur leur décision.
A l’avenir, les associations de branche pourront s’exprimer sur certaines questions qui leur tiennent à cœur. Le manque de liberté de parole était en effet l’une des pommes de discorde.
La solidarité devra cependant régner entre les branches sur les thèmes-clé, que sont la politique financière, la politique fiscale, l’économie extérieure et la concurrence, a affirmé Gerhold Bührer.
Des économies
Le Schaffhousois a aussi rappelé les principaux objectifs de la réforme structurelle d’economiesuisse.
L’organisation veut réduire de 20 % ses dépenses d’ici 2008. Les premières mesures se ressentiront déjà l’année prochaine, a-t-il dit. Un groupe de travail présentera ses résultats d’ici la fin du 1er semestre 2007.
On sait déjà que 12 emplois sur 54 seront supprimés, par des départs à la retraite anticipée et les fluctuations naturelles.
Les trois sites de Zurich, Genève et Lugano seront touchés de manière proportionnelle, même si l’activité en Suisse romande et au Tessin sera réduite. Economiesuisse va aussi diminuer le nombre de ses publications et communiquer davantage par Internet.
La voie bilatérale
Le développement de la place économique helvétique, face à une âpre concurrence internationale, passe par la voie bilatérale, a encore ajouté le nouveau président d’economiesuisse. Les entreprises suisses doivent avoir accès aux marchés extérieurs tout en évitant de discriminer les concurrents étrangers.
Les bilatérales sont importantes avec l’Union européenne, a plaidé celui qui s’est toujours opposé à l’adhésion à l’UE. Selon lui, elles doivent être complétées par des accords de libre-échange avec des pays émergents non européens et des Etats importants comme le Japon ou les Etats-Unis.
Gerold Bührer s’est encore exprimé sur des sujets à controverse telles que les importations parallèles en affirmant qu’il était nécessaire de renforcer les réglementations contre les abus et trouver un équilibre entre concurrence et protection de la propriété intellectuelle.
Pour les salaires des managers, autre thème de dissension, il prône davantage de transparence.
swissinfo et les agences
La Fédération des entreprises suisses est née en 2000 du regroupement de l’Union suisse du commerce et de l’industrie (Vorort) et de la Société pour le développement de l’économie suisse (sdes).
economiesuisse joue un rôle important de représentation de ses membres envers le gouvernement et le public.
economiesuisse a un budget annuel de 15 millions de francs suisses, dont presque un tiers est fourni par Swissmem et la Société suisse des entrepreneurs.
economiesuisse regroupe 20 chambres de commerce, 93 associations de services et de l’industrie et 47 membres individuels comme Adecco, Kudelski, Miscrosoft Suisse, Nestlé, Novartis ou Swisscom.
Elle représente 30’000 entreprises, soit plus de 1,5 million de salariés.
Elle emploie 55 personnes à Genève, Berne, Lugano et Bruxelles, ainsi qu’à son siège de Zurich.
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