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Grandes manœuvres pour sauver le pôle français de SAirGroup

Ernest-Antoine Seillière se dit sûr à 70 ou 80% que les Suisses vont prendre leur responsabilité». Keystone Archive

Actionnaire majoritaire d'AOM-Air Liberté, Ernest-Antoine Seillière estime que Swissair pourrait injecter 115 millions de francs dans le deuxième pôle aérien français au bord du dépôt de bilan. Les actionnaires de SAirGroup se prononceront, mercredi, à Zurich, lors de l'assemblée des actionnaires.

Le patron des patrons français est sorti du bois. Mardi matin, sur les ondes d’Europe1, le principal actionnaire d’AOM-Air Liberté a indiqué avoir discuté toute la soirée de lundi avec son partenaire helvétique, Mario Corti. But de son tête-à-tête avec le nouvel homme fort de SAirGroup: sauver ce qui reste du deuxième pôle aérien français.

Selon Ernest-Antoine Seillière, Mario Corti aurait donné son feu vert pour un nouveau ballon d’oxygène: 115 millions de francs, histoire de donner un sursis de deux mois à AOM-Air Liberté avant un probable dépôt de bilan.

«J’ai de l’espoir, je suis sûr à 70 ou 80% que les Suisses vont prendre leur responsabilité», a déclaré le patron des patrons français. De son côté, SAirGroup n’a pas souhaité commenter ces déclarations. A la direction zurichoise, on s’est contenté de renvoyer à la réunion des actionnaires de mercredi.

Dans tous les cas de figure, Ernest-Antoine Seillière a répété qu’il n’était pas question que sa holding familiale Marine-Wendel, actionnaire majoritaire d’AOM-Air Liberté, puisse remettre de l’argent et aller au-delà des 80 millions de francs déjà engagés.

«Les actionnaires ne me l’autoriseront pas», a souligné Seillière à plusieurs reprises. Le patron des patrons a répété qu’il croyait à l’avenir d’un deuxième pôle aérien français, mais à condition qu’Air France travaille à l’avenir main dans la main avec AOM-Air Liberté.

Les deux compagnies pourraient se voir offrir l’exclusivité de certaines lignes intérieures. Mais ce pacte de non-agression tacite est loin d’être entériné par la direction d’Air France, par le gouvernement français et surtout par Bruxelles, ombrageux gardien de la dérégulation du ciel européen.

Dans ces conditions, d’autres solutions sont à l’étude. Ainsi, la compagnie Aéris serait intéressée par la reprise d’une partie du pôle charter d’AOM-Air Liberté. Selon le PDG d’Aéris, Charles-Henri Rossignol, des discussions sont en cours avec le groupe zurichois et l’Etat français.

Aéris, qui emploie 160 personnes, est né de la reprise l’été 1999 d’Air Toulouse qui était en redressement judiciaire. Mais avec un chiffre d’affaires de 88,4 millions de francs en 2000, cette petite compagnie ne peut être qu’un pis-aller pour AOM et Air Liberté qui ont besoin d’un repreneur d’une autre envergure économique.

Jacques Allaman, Paris

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