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Joseph Deiss assez largement salué

Doté d'une bonne vision d'ensemble: le conseiller fédéral Joseph Deiss Keystone

La démission surprise du conseiller fédéral Joseph Deiss suscite l'étonnement et des réactions au-delà du microcosme politique.

L’économie, les syndicats et le monde agricole saluent par exemple la carrière, l’esprit collégial et l’apport du ministre durant ses sept années passées au gouvernement.

Le conseiller fédéral Joseph Deiss a été un excellent ambassadeur de la Suisse à l’étranger, déclare ainsi le président d’economiesuisse Ueli Forster.

Sa fonction a été un peu plus chaotique à l’intérieur du pays, raison pour laquelle il n’a pas été «aussi populaire que d’autres».

Le fait que son «rêve» d’un traité de libre-échange avec les Etats-Unis ait échoué n’a pas été drôle pour Joseph Deiss, ajoute Ueli Forster. Mais il ne s’est jamais plaint de ses collègues du gouvernement, alors qu’il aurait peut-être eu des raisons de le faire.

Joseph Deiss s’est toujours tenu au principe de collégialité, contrairement à d’autres, ajoute le président de l’organisation faîtière de l’économie, qui a eu l’occasion d’accompagner souvent le conseiller fédéral à l’étranger.

Au cours de ces voyages, le ministre a toujours donné une impression de compétence. «Il a inspiré le respect partout», ajoute Ueli Forster.

Le dialogue avec les syndicats

L’Union syndicale suisse (USS) estime pour sa part avoir plutôt bien travaillé avec Joseph Deiss, indique son porte-parole Pietro Cavadini.

Un bon point à mettre à son actif: son engagement pour apaiser le conflit de Swissmetal à la Boillat par exemple. En revanche, l’USS aurait souhaité davantage de mesures concrètes en faveur du travail des jeunes et moins de discours.

Quant à son successeur, l’USS «souhaite quelqu’un d’ouvert au dialogue comme Joseph Deiss et pas un néo-libéral pur sucre», déclare Pietro Cavadini.

A l’écoute des paysans

Pour Sandra Helfenstein, porte-parole de l’Union suisse des paysans (USP), le ministre démissionnaire a toujours été à l’écoute des paysans.

«Nous espérons que son successeur sera quelqu’un de combatif et de proche de la terre. Parfois, nous aurions désiré qu’il se montre un peu plus véhément pour soutenir les familles paysannes suisses. Mais pour nous, il est clair qu’il subissait des pressions extrêmes dues aux négociations de l’OMC et aux mesures d’économies», déclare Sandra Helfenstein.

Pour les petits paysans, la poursuite de la réforme de la politique agricole passera en d’autres mains, ce qui aura des conséquences pour l’instant incalculables, écrit l’USP dans un communiqué.

La centrale paysanne dresse un bilan en demi-teinte de l’action de Jospeh Deiss, qui ne s’est que peu engagé pour une agriculture de qualité et pour son financement. En revanche, elle salue le fait que lors des négociations de l’OMC, le ministre ne se soit pas mis sous la coupe d’economiesuisse .

swissinfo et les agences

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