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Joseph Deiss maintient le cap d’une neutralité souple

"La neutralité ne constitue pas un obstacle à la coopération internationale dans les domaines politico-militaires". Keystone

La Suisse restera neutre. Mais le gouvernement veut utiliser la marge de manoeuvre existante pour appliquer la neutralité d´une façon adaptée à notre époque. Pour Joseph Deiss, c´est une question de «crédibilité internationale».

Le Conseil fédéral a pris acte mercredi du rapport d’un groupe de travail interdépartemental. Il conclut que la pratique suisse de la neutralité a fait ses preuves ces dix dernières années. Une pratique moins restrictive et moins rigide, selon Joseph Deiss, chef du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE).

A la fin de la guerre froide, la Suisse a adapté sa politique extérieure et de sécurité. Elle a développé ses coopérations à l’étranger et soutenu des actions internationales.

Selon le rapport, ces expériences «démontrent de manière frappante que la neutralité ne constitue pas un obstacle à la coopération internationale dans les domaines politico-militaires». Joseph Deiss ajoute que la Suisse a ainsi conservé intacte sa crédibilité internationale.

Le groupe de travail s’est essentiellement intéressé à l’attitude de la Suisse lors de la crise du Kosovo. Il constate que le Conseil fédéral s’est conformé au droit de la neutralité, par exemple en refusant que certains vols à caractère militaire passent au-dessus du territoire suisse. Sur ce point, le rapport relève également que la légalité de l’intervention de l’OTAN au Kosovo a été contestée.

Le Conseil fédéral a donc suivi les lignes qu’il s’était fixées en 1993 déjà, dans son rapport sur la neutralité. Mais, selon Nicolas Michel, directeur du droit international au DFAE et membre du groupe de travail, l’opinion publique n’avait pas pris conscience de l’importance des changements inscrits dans ce rapport. D’où les débats soulevés par la prise de position dans la crise du Kosovo.

Autrement dit, le rapport conclu que la Suisse a bien réagi lors de la crise du Kosovo. Et elle continuera à agir de la même façon à l’avenir, ajoute le gouvernement. Pas plus qu’elle ne l’a fait jusqu’ici, elle ne pourra donc envisager d’apporter son soutien à des mesures militaires «qui ne seraient pas conformes».

Mais le Conseil fédéral veut aussi continuer dans la voie de la coopération internationale. Par exemple en appliquant des sanctions économiques décidées par la communauté internationale.

Alexandra Richard

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