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L’énergie russe attire les entreprises suisses

Est-ce que Moscou sera une nouvelle source de richesses pour les entreprises suisses? (Keystone) Keystone

L’économie suisse pourrait profiter des efforts de la Russie pour mettre à jour ses infrastructures énergétiques. Le «cleantech» a aussi le vent en poupe. Une conférence commerciale a fait le point sur la question.

La Russie s’est lancée dans un ambitieux programme pour mettre à jour ses réseaux électriques et ses infrastructures pétrolières et gazières. La préparation des Jeux Olympiques d’hiver de 2014 et d’une «Silicon Valley» près de Moscou sont des opportunités pour les entreprises suisses.

Les échanges commerciaux entre la Suisse et la Russie ont presque triplé ces cinq dernières années, pour atteindre 2,8 milliards de francs suisses. Et en août dernier, les deux pays ont signé un nouvel accord pour encourager les relations économiques ces trois prochaines années.

L’OSEC (Business Network Switzerland), chargée de promouvoir les exportations suisses, a fait le point sur ces échanges lors d’une conférence, mi-octobre, à Zurich. Il a été fortement question d’énergies propres.

Ainsi, pour Uwe Krüger, président de la plateforme d’exportation «Osec’s Cleantech Switzerland», les technologies «avant-gardistes» de la Suisse en matière d’énergies alternatives, comme le solaire, seront très demandées à l’étranger ces prochaines années. «Nous voyons un grand dynamisme et une forte volonté pour investir davantage dans les technologies propres, tout spécialement dans le secteur des hautes technologies. Et les entreprises suisses, de toutes tailles, peuvent offrir une vaste palette de propositions», explique-t-il.

Besoins énergétiques

Les besoins russes en électricité devraient augmenter de 30% ces dix prochaines années. Ce sont les pronostics du groupe de conseil énergétique russe Abercade.

Pour tenter de diminuer les émissions nocives tout en satisfaisant la demande, la Russie prévoit d’augmenter la part des énergies renouvelables de 1%, actuellement, à 4,5% d’ici 2030.

De grands groupes suisses, tel le spécialiste en technologies énergétiques ABB, sont déjà présents en Russie depuis quelques années. Mais l’OSEC veut aussi aider les PME à entrer sur le marché russe. Ces dernières ont besoin d’homologues russes pour surmonter les obstacles administratifs, précise Uwe Krüger.

Oerlikon, spécialiste en énergie photovoltaïque, a fait des progrès très rapides sur le marché russe depuis sa reprise par Renova, le géant russe aux mains du milliardaire Viktor Vekselberg.

Mais d’autres entreprises pourraient bénéficier de différents types de collaboration. «Tout type de joint venture est positif pour surmonter les obstacles que sont la langue et la bureaucratie», affirme Uwe Krüger.

Obstacles politiques

Mais les obstacles sont aussi politiques, surtout pour les petites entreprises. Le système russe suscite incompréhension et méfiance. Le limogeage du maire de Moscou par le président Dmitrij Medvedev, le mois dernier, a renforcé le scepticisme.

Mais Uwe Krüger est convaincu que la Russie est suffisamment stable pour faire des affaires. «En tant qu’entrepreneur, vous pouvez vous adaptez à n’importe quel contexte, pour autant qu’il soit prévisible et stable», explique-t-il.

«Si vous comparez la stabilité de la Russie avec d’autres pays, vous trouverez sûrement des choses à critiquer, mais si l’on pense à la fiabilité des structures, vous vous rendrez compte que l’environnement est très positif», précise Uwe Krüger.

Le savoir suisse

La Suisse vient du reste de s’engager dans un projet de grande envergure. La création d’une Silicon Valley sur le site de Skolkovo, près de Moscou. Devisé au total à 5,31 milliards de francs et destiné à être construit ces cinq prochaines années, ce projet comprend un campus pour 14’000 étudiants, des chercheurs et des entreprises.

Skolkovo veut attirer des entreprises internationales et des instituts de recherche axés sur des programmes novateurs. Viktor Vekselberg co-directeur du projet, a indiqué à Zurich avoir déjà signé avec des noms prestigieux tels le MIT (Institut de technologie du Massachusetts), Boeing, Cisco et Siemens.

Les concepteurs du projet cherchent également à collaborer avec l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich. Alors que le Technopark de Zurich, qui encourage les start-up suisses, a déjà signé un «memorandum of understanding».

«Le Technopark est unique et il a un rayonnement international. Nous désirons nous inspirer de leur savoir-faire en matière de lancement de start-up», remarque Ulrich Kunz, un consultant suisse qui a assisté Viktor Vekselberg sur le projet de Moscou.

Territoire:17’000 000 km2

Capitale: Moscou 


Habitants: 142,5 millions

Religions: orthodoxes russes, env. 70%; musulmans, env. 15%; autres 


Langue principale: russe

Produit intérieur brut (PIB): USD 1676.6 milliards
Evolution par rapport à l’année précédente: +5.6% 


PIB par habitant: USD 11’807


Colonie suisse: 701 personnes 


Exportations suisses: CHF 3’180 millions

Evolution par rapport à l’année précédente: +9%


Importations suisses: CHF 1’054 millions

Evolution par rapport à l’année précédente: -32%

La Suisse fait partie des plus importants investisseurs en Russie.

Traduction de l’anglais: Ariane Gigon

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